Fort puissants au début du 11ème siècle, époque à laquelle Hugues, fils du comte Lambert qui avait augmenté le pays chalonnais (ou chaunois) du sud autunois, apporta une grande partie de la Puisaye et fut élu à l’évêché d’Auxerre, les comtes de Chalon avaient une indépendance certaine vis-à-vis des ducs de Bourgogne, malgré des enclaves ducales dans leurs terres, assez fluctuantes d’ailleurs. Mais la succession d’Hugues II, décédé au cours d’un pèlerinage à Compostelle (1077/1078) sans héritier mâle, fut difficile ; sa sœur aînée, Aélis, administra probablement le comté pendant quelques années, pour attendre la majorité de son fils, Guy de Thiers, qui dut partager le pouvoir avec son cousin, Geoffroi de Donzy. Celui-ci, partant à la croisade, vendit, pour deux cents onces d’or, ses parts à son oncle, Savary de Vergy, qui lui-même, pour rembourser les frais de l’expédition d’Espagne (1087), les céda partie à l’évêque de Chalon, Gautier de Couches, pour la même somme (les chanoines de Saint-Vincent arrachèrent les lames d’or de la châsse de leur saint patron), partie au duc de Bourgogne, Hugues II, qui obtint de cette façon le Châtelet, résidence, à la fin du 6ème siècle, du roi Gontran (Célébrations 2011, p. 9) et préparait l’acquisition de tout le comté, dont les fameuses foires, par Hugues IV en 1237 (voir la notice suivante).- MCB