Antoine-Joseph Veaux nait le 17 septembre 1764 à Seurre, où son père est notaire. En 1785 il s’enrôle au régiment d’infanterie de Rouergue ; il est congédié en 1791. Rentré à Seurre, il est engagé le 27 août 1791 comme capitaine dans le premier bataillon de volontaires de la Côte-d’Or qui se constitue. À sa demande, il rejoint en 1793 l’armée des Alpes ; il sert comme adjudant général chef de bataillon. Puis en juin 1795 il est employé par l’armée d’Italie où il est promu général de brigade en 1797. Il a 33 ans. Le 12 janvier 1798, il est affecté à l’armée d’Orient et il part pour l’Égypte où il est blessé grièvement au siège de Saint-Jean d’Acre. Les journaux annoncent sa mort. En réalité, il s’est embarqué pour se faire soigner en France et a été capturé par les Anglais. Finalement échangé, il n’est de retour qu’en février 1800. Il se dit mal remis de ses blessures et demande à se rapprocher de sa famille. Grâce à l’appui de son ami Junot, il est attaché à la 18e division militaire. En 1805 il rejoint l’armée d’Italie, puis l’année suivante le 8e corps de la Grande Armée ; il est blessé à Wagram. Le 4 septembre 1809, il reçoit le commandement du département de la Côte-d’Or. Il prend ses fonctions le 21 septembre et les conservera jusqu’en 1814.
Lors de la première Restauration il se rallie au roi. Bien que fortement soutenu par Liger-Belair qui commande la 18e division militaire, il n’est pas conservé au commandement du département ; les lettres de nomination figurent dans son dossier, mais elles ne reçurent jamais la signature du ministre. Pendant les Cent jours, il se précipite à Chalon ; Bonaparte lui réserve le meilleur accueil : « alors, vieil Égyptien ! » et le nomme général de division en lui confiant le commandement de la 18e division, avec des pouvoirs exceptionnels.
La seconde Restauration le replace au grade de maréchal de camp, à la retraite le 1er septembre 1815 pour ancienneté de service, avec pension. Victime du zèle du procureur général Riambourg, il est arrêté le 23 octobre 1815 ainsi que trois autres personnalités bonapartistes. Ils sont accusés d’avoir conspiré pour renverser le gouvernement royal, et d’avoir participé à l’attentat de mars 1815. Ces faits étant qualifiés crimes, les accusés sont renvoyés devant la cour d’assises, où ils risquent la peine de mort. Niant l’évidence, les jurés répondent non à toutes les questions et Veaux et ses coaccusés sont acquittés. Cependant le général sort meurtri de ce procès : physiquement car il fut incarcéré à la citadelle de Besançon dans des conditions très dures, et moralement.
Dans la nuit du 23 au 24 septembre 1817, il se suicide avec son revolver chez son aide de camp. Lors de ses obsèques, on lui rend les honneurs militaires. Beaucoup de militaires en retraite ou en demi-solde assistent à la cérémonie ainsi que de nombreux citoyens. La Monarchie de Juillet attribuera une pension à sa veuve en 1832.
Dossier du général Veaux, service historique de l’Armée de terre 848-6-D. - Chantal Dauvergne, « La terreur blanche à Dijon : le procès Veaux, Lejeas, Hernoux et Royer (octobre 1816) », Mémoires de la Société bourguignonne pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, vol. 50, 1993, p. 147-165.