Une première église prieurale fut fondée en ces lieux au début du XIe siècle ; cependant très vite l’édifice est modifié jusqu’à donner naissance à l’église actuelle (Anzy III) dont la nef est du début du XIIe siècle. D’autres travaux permettent la construction de nouveaux bâtiments prieuraux entourés par un mur d’enceinte encore conservé. Pour accéder au prieuré, l’entrée s’effectuait par une porte sise au sud, dont le portail est, chose rare, sculpté. Il présente encore l’intérêt de ne pas avoir été mutilé à la Révolution, à la différence de celui de l’église prieurale. On peut y voir, dans un style parfois jugé décadent, une Adoration des Mages, la scène du Péché originel puis la Chute d’Adam et Ève et, sur le linteau, un Jugement dernier se signalant par son monstre serpentin dévorant les âmes damnées. Sur les chapiteaux sont des lutteurs, des cavaliers ou encore des atlantes. Ce portail a été donné des environs de 1120 et serait l’œuvre de l’atelier dit du Donjon (Allier).
Christian Sapin, La Bourgogne romane, Dijon, Faton, 2006, 311 p., ill. ; - Guy Lobrichon, Bourgogne romane, Zodiaque, 2015, 372 p., ill.