En avril 1971, un nouvel hôpital accueille les malades du pays beaunois. Son adresse symbolique, avenue Guigone de Salins, confirme la filiation revendiquée avec l’emblématique Hôtel-Dieu, fondé en 1443. Signalons cependant que des malades sont reçus sur le site historique jusqu’en 1982.
Pour répondre aux normes en matière de soins, l’aménagement du vieil hôpital ou la construction d’un bâtiment neuf au cœur de la cité sont en débat depuis les années 1950. Il faut attendre l’élection du maire, Lucien Perriaux, en 1965 pour que le projet évolue. Le principe de la construction d’un hôpital moderne en périphérie est alors retenu, plusieurs implantations sont âprement débattues. Au même moment le ministère de la santé publique et de la sécurité sociale prépare la loi de réforme hospitalière et, profitant de la notoriété des hospices de Beaune, propose l’édification d’un hôpital « industrialisé » de 300 lits dont il assurerait la maîtrise d’ouvrage.
Cet hôpital prototype, inclus dans le programme « hôpital horizon 1985 », allie la recherche de la fonctionnalité médicale à l’efficacité d’un modèle de gestion économique rigoureux. La conception du bâtiment, confiée à la Société d’études et de développement des industries modernes (SEDIM), se décline donc en termes de « composants hospitaliers types et unités de soins normalisés ». La construction standardisée fait la part belle aux dalles sans poutre, aux charpentes métalliques qui permettent de réduire les coûts de construction et de favoriser des évolutions ultérieures.
Ce centre hospitalier, l’une des composantes des hospices civils de Beaune, a reçu le nom de Philippe le Bon. – ÉL
Georges Chevaillier, Du quinquina à la cortisone : l’hôtel-Dieu de Beaune 1871-1971, Centre beaunois d’études historiques, 1984, 160 p.