Né le 21 juillet 1767 à Marcigny (Saône-et-Loire), Philibert Fressinet est soldat de 1784 à 1789. Lieutenant d’une compagnie franche formée au Cap Haïtien en 1792, il est nommé capitaine au 2e bataillon du 16e d’infanterie en 1795 puis adjudant-général chef de brigade en 1796. Employé à l’armée de Mayence puis à celle d’Helvétie en 1798, sa belle conduite à la bataille de Taufers, le 25 mars 1799, lui vaut le grade de général de brigade provisoire le même jour. Il est affecté à l’expédition Saint-Domingue et y débarque en 1802. Il se marie l’année suivante avec la fille d’un riche colon de Haïti. Il trafique, tente de quitter la place dans un navire rempli du fruit de ses rapines mais il est fait prisonnier des Anglais et conduit en Angleterre où il est mis à l’écart par les autres officiers. Autorisé à passer quelques mois de permission en France, Napoléon le délie de son serment de se constituer prisonnier en 1805. Entendu par une cour martiale pour son attitude à Haïti, il n’est pas poursuivi mais reste sans affectation. En 1810, il est envoyé à l’armée de Naples et sert en Italie jusqu’en 1813. Désigné pour servir en Saxe, il se distingue à Magdebourg et commande une brigade à Lützen. Il est nommé commandeur de la Légion d’honneur, promu général de division et baron de l’Empire. Il sert à nouveau en Italie en 1814 et se distingue sur le Mincio contre les troupes de Murat. Mis en disponibilité lors de la 1re Restauration, il défend le général Exelmans, accusé de conspiration et permet son acquittement.
Commandant une division d’infanterie lors des Cent-Jours, il est chef d’état-major de Davout, alors ministre de la Guerre, en juin 1815. Banni au retour du roi, il se retire à Bruxelles puis à Buenos Aires et Rio de Janeiro. Il rentre en France le 1er décembre 1819 mais il est arrêté comme suspect et enfermé pendant trois semaines à la Conciergerie. Fressinet meurt le 2 août 1821 à Paris. Il laisse le souvenir d’un chaud patriote, mollement dévoué à l’Empereur et qui détestait les Bourbon. Son nom est gravé sur le pilier Est de l’Arc de Triomphe de l’Étoile.
L.H. 1035/44 et dossier S.H.D