Denis Grivot naît le 3 novembre 1921 à Rully, au sein d’une nombreuse fratrie, dans une famille adonnée au commerce du vin. La scolarité de ses jeunes années se déroule à la Maîtrise de la cathédrale d’Autun, déterminant un attachement indéfectible à cette institution d’Église. Il passe ensuite par les petits séminaires de Rimont et Semur-en-Brionnais, ainsi que par d’autres établissements, puis finit ses études à Paris au séminaire Saint-Sulpice.
Sa nomination vicaire à la cathédrale Saint-Lazare, au sortir de la dernière guerre mondiale, est le début de sa passion inaltérée pour ce monument, en particulier, et pour l’art du Moyen Âge, en général. C’est alors que, nommé à la direction de la Maîtrise pour en solder l’activité, il relève ce chœur d’enfants lors de la normalisation progressive de son statut d’école catholique sous contrat d’association avec l’État, assurant sa pérennité au sein de l’Ensemble scolaire catholique d’Autun.
La célébrité de celui qui devient en 1948 « le chanoine Grivot » se fonde essentiellement sur ses écrits et sur ses dons de prosélyte, qui ont valu à la cathédrale d’Autun une amplification remarquable de sa fréquentation touristique. Dans cette action, sa faconde et son humour provoquant sont pour beaucoup. Mais bien davantage son abondante production, recensant une trentaine d’ouvrages et une multitude de plaquettes dont trois livres qui font date et demeurent des fondamentaux : Gislebertus, sculpteur d’Autun, en collaboration avec George Zarnecki, paru en 1960, Autun, publié en 1967, et La Légende dorée d’Autun, Chalon et Mâcon, sorti des presses en 1974.
La parution de ce dernier volume, recensant les dévotions populaires de l’actuel diocèse d’Autun et les œuvres d’art des églises de son ressort, lui vaut sa nomination de conservateur des antiquités et objets d’art de Saône-et-Loire, mission d’État qu’il assumera de 1975 à 1990, doublant pratiquement l’effectif des objets mobiliers du département protégés au titre des monuments historiques.
En 1990, il se retire de ces fonctions ainsi que de celles de Maître de chapelle de la cathédrale pour se consacrer davantage à l’écriture, aux voyages et aux conférences. Affectionnée par les médias, cette figure incontournable de la Bourgogne dans la seconde moitié du siècle dernier, s’éteint le 9 juillet 2008. Le parvis de la cathédrale perpétue son nom, au pied du tympan du Jugement Dernier dont il aura contribué à l’intégrité par la remise en place de la tête du Christ. – AS
Fernand Nicolas, « Musicien, écrivain, conférencier : Denis Grivot », Images de Saône-et-Loire, n° 79, automne 1989, p. 18-19 ; – Bernard Billier, « Chanoine Denis Grivot (1921-2008) », Annales de l’Académie de Mâcon, t. 2, 2008, p. 16.