Marie Eustache Ovide Yencesse naît à Dijon le 3 février 1869. Après ses études au petit séminaire, et en raison de son talent artistique, il va fréquenter l’École des beaux-arts de Dijon, tout en poursuivant la formation en bijouterie et orfèvrerie qu’il a entreprise. Il y rencontre une jeune artiste dijonnaise, Marie Chapuis, qu’il épouse en 1896. Peintre et pastelliste de talent, elle sera pour lui, non seulement une compagne, mais également une collaboratrice. En 1891, il s’installe à Paris pour parfaire sa formation de sculpteur à l’École des beaux-arts où il suit l’enseignement du graveur Hubert Ponscarme, portraitiste en médaille de Napoléon III.
Au Salon de 1896, son talent est remarqué par la critique. Ses envois aux salons et expositions à l’étranger lui acquièrent une audience internationale. On admire dans son œuvre la simplicité de ses lignes, l’harmonie très sobre de la composition, sa grande habileté technique. En 1900, il reçoit une médaille d’or à l’Exposition Universelle, ainsi que la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Parmi ses plaquettes et médailles gravées, on retient un grand nombre de portraits, où sa pénétrante analyse exprime la vérité psychologique du modèle : Pierre Curie, les musiciens Hector Berlioz, César Franck, les Dijonnais Joseph Magnin, Henri Chabeuf. Plus originales sont ses scènes d’intimité où il célèbre les douces effusions de la vie familiale, empruntant à la vie quotidienne de son propre foyer les figures, les attitudes et les gestes si tendrement rendus : Le Baiser maternel, Caresses, Joyeux anniversaire. Il s’intéresse également aux figures du monde paysan, à la faune et à la flore : Pierrette la Pauvre, Le Semeur, Le Beurre, La Rafale. L’artiste réalise également de nombreuses médailles commémoratives Pour nos prisonniers (1916), Amitié franco-belge …
De retour à Dijon dès 1906, il enseigne à l’École des beaux-arts et en assure la direction de 1919 à 1934, puis il reprendra son activité de médailliste.
Ovide Yencesse décède, le 18 février 1947. Ses quatre enfants, Geneviève, peintre et médailleur, Hubert et Jacques, sculpteurs, Pierre, décorateur sauront perpétuer les traditions artistiques familiales.
Jean Chantavoine, « Le médailleur Ovide Yencesse », La Revue de Bourgogne, n° 4, 1912, p. 224-231.