Le 10 janvier 1866 naquit au Creusot Eugène Fyot, fils de Louis, propriétaire, et de Léonie Champmartin. Ayant obtenu en 1888 une licence en droit à Lyon, il gagna bientôt la capitale où, admis à l’École des beaux-arts, il fréquenta durant quatre ans, de 1888 à 1892, les ateliers des peintres Adolphe Bouguereau et Tony Robert-Fleury, et du sculpteur Camille Lefèvre. Il devait ensuite toute sa vie pratiquer peinture et dessin.
Rentré au Creusot en 1892, il s’impliqua dans la vie locale, en devint conseiller municipal en 1896, puis, dès 1899, s’établit à Dijon, où il résida jusqu’à son décès survenu le 25 décembre 1937. Avant de se consacrer totalement à l’histoire et à l’archéologie bourguignonnes, il publia en 1903 un épais roman intitulé Huguette de Chaumelis, dont la préface est due à Henri Chabeuf, président de la Commission des antiquités, puis fit jouer en 1906 au grand théâtre de la ville une pièce historique dont l’intrigue se déroule pendant l’émeute dite du Lanturlu. À peine installé à Dijon, il participa dès 1900 aux travaux menés, au sein de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres, par la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or, dont il devait successivement devenir bibliothécaire-archiviste (1914), vice-président et enfin président en 1934.
Sans cesser de s’intéresser à son département d’origine (il était membre de la Société éduenne, de l’Académie de Mâcon et publia, entre autres, des monographies des châteaux et châtellenies de Brandon, Glennes et Montcenis), il centra ses recherches sur Dijon, le bilan de celles-ci ayant fait l’objet de la publication à laquelle son nom reste attaché : Dijon, son passé évoqué par ses rues, publié une première fois en 1928, puis réédité avec un complément en 1960, cette seconde édition ayant fait l’objet d’une publication en fac-similé en 1979. Les méthodes de recherche ont changé, d’autres documents sont devenus accessibles : malgré les critiques qu’il a pu susciter, cet ouvrage, en partie fondé sur les archives privées, demeure la base de toute investigation sur le passé de l’habitat dijonnais.
Attaché à faire connaître et à défendre ce patrimoine dont il s’était fait l’historien, il s’est impliqué dans la procédure de classement comme monument historique des façades de la place de la Libération, a proposé des projets pour la restauration du porche de l’église Saint-Philibert et envisagé un recensement systématique des façades dijonnaises, anticipant ainsi sur les travaux ultérieurs de Roger Gauchat et sur ceux préparatoires au plan de sauvegarde et de mise en valeur de la ville. Il a en outre soutenu activement la Revue de Bourgogne, de sa naissance à sa disparition (1911-1926), et encouragé Maurice Perrin de Puycousin, à faire don à la ville, en 1935, de partie de sa collection, à partir de laquelle est né le Musée de la Vie bourguignonne/ Perrin de Puycousin.
Sa bibliographie comporte près de 200 titres ; une douzaine de notices rendent compte de sa biographie.
Catherine Chedeau, Fyot (Eugène), Dictionnaire des historiens de l'art actrifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, dir. Philippe Sénéchal et Claire Bardillon, Institut national d’histoire de l’art, 2008 .