Émile Hervet, né à Vandenesse (Nièvre) le 10 octobre 1913, fit ses études à Nevers, Dijon et Paris. En 1935, il réussissait l’externat puis l’internat trois ans plus tard et soutint sa thèse en 1939 sur Le traitement des brûlures par les rayons infrarouges. Médecin auxiliaire au 1er zouave, il travailla ensuite dans divers services. Son passage à la grande clinique obstétricale Tarnier en 1947-1948, auprès de Pierre Lantuéjoul, va fixer son orientation vers la gynécologie-obstétrique. C’était l’époque où les relations étaient difficiles entre les chirurgiens et les accoucheurs qui n’étaient pas encore gynécologues… Hervet s’engagea dans cet affrontement tout en gardant des amitiés parmi les tenants des deux écoles. En 1947, il devenait assistant et en 1952 gynécologue-accoucheur en 1952. En 1958, il était élu agrégé (obstétrique) et devint chef intérimaire à Tarnier qui devait rapidement fermer ses portes à l’obstétrique. Aussi, en 1960, il rejoignait Saint-Vincent de Paul, puis fut chef du service de Tenon de 1963 à 1970, enfin de la Pitié de 1970 à 1979. Durant cette dernière période, il a été Président du Collège de Médecine (1978) du groupe de Paris de la Société nationale de gynécologie et d’obstétrique de France. Ses domaines de prédilection furent la chirurgie du col de l’utérus, le traitement des malformations utérines et les relations des traitements avec le déroulement de grossesses ultérieures. Il écrivit avec Jacques Barrat Stérilité, contraception (Baillière, 1968, 368 p.). Il a toujours manifesté un intérêt pour les nouvelles orientations de la médecine (par exemple, les enregistrements électroniques comme un diagnostic électrocardiographique des deux cœurs lors de grossesse gémellaire avant les techniques d’échographie). Il s’exprima souvent, même dans la grande presse, au sujet de la régulation des naissances. Pouir « la petite histoire », rappelons qu’il dirigea l’équipe réunie autour de la Princesse Grâce de Monaco pour la naissance de Caroline le 23 janvier 1957. Expert à la cour de cassation, officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, il entra en 1986 à l’Académie de médecine et mourut à Paris le 5 octobre 1994. – MP
Claude Sureau, « Eloge d'Emile Hervet (1913-1994) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, n° 180, 1996, p. 51-56.