Jean Édouard Vuillard naît le 11 novembre 1868 à Cuiseaux (Saône-et-Loire), fils de Joseph Vuillard, capitaine en retraite et percepteur, âgé de 55 ans, et d’Alexandrine Michaud, corsetière, qui n’a que 29 ans. Ses parents s’installent en 1877 à Paris. Édouard va à l’école des frères maristes Rocroy-Saint-Léon, puis au Lycée Condorcet, où il côtoie Maurice Denis. Son père meurt en 1884, alors qu’il n’a que 16 ans. En 1885, il entre dans l’atelier du peintre Diogène Maillard, fréquente le Louvre, puis après l’Académie Julian, en juillet 1887, il est admis à l’École des beaux-arts de Paris où il suit les cours du peintre Jean-Léon Gérôme, s’intéressant alors aux natures mortes et aux intérieurs domestiques. En 1889, Maurice Denis le convainc de se joindre à un petit groupe dissident de l’Académie Julian, qui réalise des œuvres empreintes de symbolisme et de spiritualité et qui s’auto-proclame Confrérie des Nabis (Prophètes, en hébreu). Dans ce mouvement postimpressionniste d’avant-garde, qui se veut en marge de la peinture académique, il travaille avec Paul Sérusier, Félix Valloton, Pierre Bonnard et Ker-Xavier Roussel, son beau-frère.
Sa peinture déploie une succession d’inventions, de cadrages inédits et de radicalisme chromatique. Il multiplie les compositions audacieuses aux couleurs violentes. L’artiste puise ses sujets dans son environnement familial, l’atelier de confection de sa mère installé dans leur appartement. Il détaille ses proches évoluant et travaillant dans la douce atmosphère de leur intérieur : L’Aiguillée. Ses œuvres sur la nature et les paysages sont plus rares : La Meule. Après 1900, il s’oriente vers le portrait et reçoit de nombreuses commande de la bourgeoisie parisienne : Jeanne Lanvin.
Co-fondateur du Théâtre de l’Œuvre, le peintre réalise des panneaux décoratifs, des affiches. Les vingt dernières années de sa vie sont consacrées au travail de décorateur pour le Théâtre de Chaillot à Paris et la Société des Nations à Genève. Il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1938. Malade au début de juin 1940, il quitte son logement parisien de la Place Vintimille, où il vit depuis 1908 pour être transporté par ses amis Hessel à La Baule ; il y décède au Castel Marie-Louise le 21 juin 1940, à l’âge de 71 ans. Il est inhumé au cimetière des Batignolles.