De son véritable nom Raymond Samuel, il nait à Vesoul le 31 juillet 1914 où ses parents possèdent un magasin de confection. Ils s’installent à Dijon pour diriger « Les Grands Magasins Lyonnais ». Diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées, Raymond retrouve à Strasbourg Lucie Bernard qu’il a connue à Paris dans des réunions d’étudiants. Ils se marient le 14 décembre 1939 à Dijon. Officier du génie, il est fait prisonnier et s’évade. Avec son épouse professeur de lycée, le jeune ingénieur s’installe à Lyon. Une rencontre avec Emmanuel d’Astier de La Vigerie oriente leur destin : ils créent ensemble le mouvement de résistance « Libération ». Sous le nom d’Aubrac, Raymond en dirige la branche paramilitaire. Avec l’arrivée de Jean Moulin, il rejoint l’Armée secrète. Malgré une première arrestation par la police, il poursuit son action clandestine. Il est à nouveau arrêté par la Gestapo à Caluire avec Moulin. Grâce à Lucie Aubrac qui monte une opération de commando, il s’évade encore. Lucie, Raymond et leur fils réussissent à gagner Londres en février 1944. Raymond Aubrac va siéger à l’Assemblée constituante d’Alger. Après le débarquement de Provence, il est nommé commissaire de la République à Marseille par le général de Gaulle. Revenu à Paris, il est nommé inspecteur général, responsable du déminage de la France. Il quitte l’administration en 1948 et fonde avec des amis proches du PCF un bureau d’études (BERIM) qui va travailler pour des municipalités communistes et dans les pays de l’Est. On le retrouve au Maroc en 1958. Ami d’Ho Chi Minh, il joue un rôle dans le règlement du conflit vietnamien. Citoyen engagé, sans illusions sur le monde soviétique mais résolument de gauche, Raymond Aubrac a été souvent calomnié notamment pour son action pendant la guerre. Il est mort le 12 avril 2012. Grand-croix de la Légion d’honneur et médaillé de la Résistance avec rosette, il eut des obsèques nationales aux Invalides. Il a rejoint Lucie Aubrac, morte cinq ans avant lui, à Salornay-sur-Guye (Saône-et-Loire).- DHV
Raymond Aubrac, Où la mémoire s’attarde, Paris, Odile Jacob, 1996.