Michel Sordel est né le 11 novembre 1920 sur la ferme d’élevage que ses parents, Alfred et Germaine Sordel, exploitent au village d’Aubepierre, près d’Arc-en-Barrois (Haute-Marne). Le jeune Michel après son certificat d’études devient pensionnaire à l’école privée Saint-Joseph à Dijon.
Il prépare l’École nationale d’agriculture de Rennes d’où il sort brillamment ingénieur agronome en 1943. Il est nommé ingénieur-professeur à la direction des services agricoles de la Haute-Marne. Il enseigne aux agriculteurs tout en participant à la Résistance. En 1945, il part aux USA en voyage d’études accompagné d’un groupe de six jeunes agronomes français. Ce voyage, sans doute sur les pas d’Alexis de Tocqueville, lui donne les habits de leader qui marqueront sa vie. À son retour il s’installe sur la ferme de la Pidance à Châtillon-sur-Seine. En 1951 il épouse Thérèse Baudoin, jeune fille de l’Auxois. De cette union trois filles naîtront. Le couple exploite la ferme de 345 ha de céréales et une troupe de 600 brebis mérinos précoce, dont il était très fier ! Mais gagnait-il de l’argent avec ce troupeau sélectionné ?
Michel Sordel joue un rôle de plus en plus important dans le milieu professionnel agricole. En 1961, il est élu président des magasins et silos de Châtillon-sur-Seine et devient l’un des leaders de la coopération en Côte-d’Or. La présidence de la Coopération céréalière au plan national lui sera confiée au début des années 70. Avec l’appui du syndicalisme paysan, il devient président de la chambre d’agriculture du département, participe au bureau de l’Assemblée des chambres d’agriculture et préside l’Association nationale du développement agricole. Il sera également président de l’Académie d’agriculture.
Élu maire de Châtillon en 1965, il s’attache à ‘sa’ ville. Il est élu sénateur en septembre 1971, siège qu’il conservera durant deux mandats. Défait aux élections municipales de mars 1989, Michel Sordel décide de mettre un terme à ses mandats politiques et se retire dans sa ferme. Il s’éteint à l’hôpital qu’il avait fait construire, et qui portera son nom, le 23 février 1994. Il était chevalier de la Légion d’honneur.
Armand Maudhuit, « Michel Sordel et la relance de l’agriculture en Côte-d’Or », communication à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 14 déc. 2010.