Né le 21 novembre 1862 à Fourchambault, Marius Gérin, après avoir fréquenté le lycée de Nevers, obtint sa licence ès-lettres à Caen en 1885, et devint professeur de rhétorique au collège de Mortain en 1886, puis de français au lycée de Nevers à partir de 1894, poste qu’il conserva jusqu’à sa retraite en 1924. Aussitôt il s’impliqua dans l’étude d’auteurs nivernais : dès 1902, il publiait un premier travail sur Claude Tillier (11 publications suivront), s’attachant à retrouver les versions originales de Mon Oncle Benjamin et des Pamphlets. Il en devint un spécialiste reconnu à tel point qu’en 1905, lors de l’érection du buste de Tillier à Clamecy, Jules Renard fit appel à lui pour rédiger la plaquette éditée à cette occasion. L’année suivante, il donna une réédition définitive des Pamphlets, suivie en 1908 d’une note justificative acérée envers son compatriote Paul Cornu. Il avait remis Claude Tillier à la mode en le tirant pour toujours d’un oubli injuste. Il publia encore en 1925 De l’Espagne, dont il possédait le manuscrit. Très lié avec le poète et écrivain folkloriste nivernais Achille Millien, avec qui il entretint une abondante correspondance (aux Archives départementales de la Nièvre), il prononça une conférence à sa gloire le 14 juin 1913 et négocia le dépôt de ses archives à la Société académique du Nivernais (maintenant en dépôt aux Archives départementales qui en ont établi l’inventaire) et fut à l’origine de l’Anthologie du poète publiée en 1924. Un autre volet de son activité littéraire régionale intéressa des auteurs du XVIIe siècle : Adam Billaut en 1919 et l’abbé Jacques Carpentier de Marigny (dont il édita la satire Le Pain bénit) en 1920, et du XVIIIe siècle (l’abbé Cassier en 1928). En Nivernais (souvenirs littéraires) a été imprimé en 1931. Il s’intéressa également à des questions archéologiques en 1922 et 1924 et consacra des publications à divers contemporains nivernais (Eugène Renduel, Henri Marion, René-Albert Fleury) publiées pour la plupart dans les Mémoires de la Société académique du Nivernais. Secrétaire général de celle-ci de 1919 à 1935, sous la présidence d’Alfred Massé, il abandonna cette fonction à cause de graves ennuis de santé qui l’emportèrent finalement le 18 février 1937 à Nevers.
Antoine Desforges, "Marius Gérin (1862-1936)", Mémoires de la Société académique du Nivernais, t. 39, 1937, p. 1-6.