Louise est née au Havre le 14 mai 1820, fille de Raymond Aimé de Montaignac de Chauvance, receveur des contributions indirectes, et d’Anne de Raffin. Après quelques années de pensionnat, Louise vient habiter à Nevers chez sa tante maternelle, la comtesse Louise de Raffin, qui lui procure une formation chrétienne et spirituelle. Adolescente, elle se passionne pour les écrits de Thérèse d’Avila ; en 1861, elle ajoutera le prénom de Thérèse au sien.
À 23 ans, après le décès de sa tante, elle émet le souhait d’entrer au Carmel, mais c’est un prêtre, l’abbé Jean-Joseph Gaume, vicaire général du diocèse de Nevers, qui lui suggère de mener sa destinée sur un autre chemin. Le 8 septembre 1843, Louise se consacre par un vœu au Sacré-Cœur de Jésus. Elle s’installe à Montluçon en 1848, et y réalise diverses activités et œuvres : un orphelinat, fonde l’œuvre des églises pauvres pour aider à l’aménagement et l’ornementation des églises de campagne, elle crée l’Œuvre des Samuels, où un enseignement primaire solide est dispensé afin de permettre à de jeunes garçons d’entrer au Petit séminaire s’ils le désirent.
En même temps que Louise-Thérèse agit pour faire connaître et aimer le Cœur de Jésus, fidèle à son vœu, elle tente pendant vingt ans de réaliser le projet de sa tante de constituer une association de femmes chrétiennes : en 1874, elle fonde les oblates du Cœur de Jésus à Montluçon. Les oblates se consacrent à l’enseignement, à l’assistance des jeunes travailleurs et à d’autres œuvres caritatives et paroissiales ; elles gèrent des dispensaires, des maisons de retraites spirituelles et des orphelinats. En 1909, les oblates seront transformées en congrégation religieuse.
Atteinte d’une tuberculose osseuse, elle tente de soulager son mal par des cures thermales. Elle se lie d’amitié avec des femmes qui vont jouer un rôle primordial dans le développement de ses œuvres, lesquelles se répandent dans le diocèse de Moulins et d’autres régions. Louise-Thérèse s’éteint à Montluçon, le 27 juin 1885, à l’orphelinat du Sacré-Cœur. Elle est béatifiée par le pape Jean-Paul II, le 4 novembre 1990, reconnaissant « le modèle d’une foi profondément vécue et agissante ».
« Louise-Thérèse de Montaignac », Femmes de plumes en Nivernais, Nevers, Camosine, 2011 (« Les Annales du Pays Nivernais », 145), p. 20 ; - Guy Thuillier, Les auteurs nivernais de 1815 à 1914, exposition 17 sept.-12 nov. 2005, Bibliothèque municipale de Nevers et Société Académique du Nivernais, 2005, p.96.