Né à Nevers le 11 février 1864, Louis est fils d’Adolphe Bouveault, architecte bien connu dans la ville. Reçu en 1883 à l’École polytechnique, sa place de sortie ne lui permet pas un accès aux carrières civiles et ses idées ne peuvent le faire passer sous la discipline militaire ; il démissionne et commence des études de chimie. Licencié ès-sciences physiques en 1886, il s’inscrit en Faculté de médecine tout en y étant préparateur aux travaux pratiques de chimie. Entré à la Société chimique de Paris, il en devient le rédacteur de son Bulletin puis le secrétaire. En 1890, il soutient sa thèse de docteur es-sciences : Sur les nitriles ß-cétoniques et leurs dérivés puis en 1892, celle de docteur en médecine avec : Études chimiques du bacille de la tuberculose aviaire. Chargé des fonctions d’agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, il entreprend ses premiers travaux sur le camphre et ses dérivés. En 1894, il est nommé maître de conférences de chimie générale à la Faculté des sciences et se consacre à l’étude des essences naturelles de roses, de pélargonium de la Réunion, de licari kanali, de verveine des Indes, de citronnelle ou mélisse des Indes. En collaboration avec Philippe Barbier, il découvre le géraniol C10H18O et un nouvel alcool le rhodinol C10H20O. Nommé en 1897 maître de conférences de chimie générale à la Faculté des sciences de Lille, il part dès l’année suivante pour Nancy comme chargé de cours de chimie organique puis à la Faculté des sciences de Paris dans la même discipline. Il est nommé officier de l’Instruction publique. Sa carrière se poursuit avec des découvertes et des études qui enrichissent la chimie organique. Lauréat de l’Académie des sciences en 1902 (Prix Jecker), il reçoit la médaille Berthelot. Il publie avec Georges Blanc la méthode de préparation des alcools primaires partant d’acides faciles à obtenir, le sodium réagissant sur les éthers en présence d’alcool absolu pour les transformer en alcools primaires correspondant aux sels ; tous deux déposent un brevet en Angleterre qui protège la réaction dite de Bouveault-Blanc. Louis Bouveault préside la Société chimique de France en 1907, mais décède à Paris le 6 septembre 1909 à l’âge de quarante-cinq ans.- MP
A. Béhal a dressé la liste des 198 publications de Louis Bouveault dans le Bulletin de la Société chimique de France de 1910, 4e série, t. 7, p. XI-XXIII. - Michel Pauty, Chimistes en Bourgogne , Dijon CCSTIB, 2011.