Pierre Louis Henri Mares est né le 18 janvier 1820 à Chalon-sur-Saône. La famille s’installera ensuite au bord de l’étang de Thau. Après de brillantes études au lycée de Montpellier, le jeune Henri Mares entre à l’École centrale. Il en sort major avec le titre d’ingénieur des arts et manufactures en 1843. Il est licencié ès-sciences en 1844 à l’université de Montpellier. C’est plus une carrière d’ingénieur que de chercheur qu’il mènera. Il travaille durant deux années, 1844 et 1845, aux laboratoires Pelouze à Paris où il est remarqué par la qualité de ses recherches. Au décès de son père, le jeune Henri prend la direction du château de Launac en Hérault, vaste domaine viticole qui bientôt sera envahi par l’oïdium. Décrit par l’Américain Schernitz sous le nom d’Erysiphe nécator, l’oïdium se propage en Europe par l’Angleterre puis en France où il contamine l’ensemble du vignoble, particulièrement l’Hérault et les vignes du château de Launac. Mares y avait implanté un laboratoire important employant plusieurs personnes. Il y mène des recherches qui font l’objet d’un mémoire qu’il présente à la Société centrale d’agriculture de l’Hérault. Si l’on connait l’effet en laboratoire du soufre sur ce champignon parasite, Mares par ses travaux de recherche appliquée met au point les effets du soufre par épandage en définissant un calendrier d’application le plus approprié.
Il s’agit d’une grande réussite sur le territoire national tout autant que dans les vignes de Bourgogne. Ce qui le conduit à recevoir l’un des deux prix de l’Exposition universelle en 1867. Le second prix est attribué à Louis Pasteur pour ses recherches sur le ver à soie. Les deux hommes deviennent proches et Mares est chargé de la commission ministérielle devant examiner les travaux de Pasteur sur l’industrie du vin.
Henri Mares est membre de l’Académie de Montpellier depuis 1847 (il avait 27 ans). Il y présente nombre de ses travaux et études conduits au sein de la SCAH, dont il devient le secrétaire perpétuel, poste qu’il occupe jusqu’à la fin de sa vie, en 1901. Mares est titulaire de la Légion d’honneur.
Jean-Paul Legros et Jean Argelès, « Henri Mares (1820-1901), vainqueur de l’oïdium », communication à l’Académie des sciences et lettres de Montpellier, 23 octobre 2000 (conférence n° 3722) – ac-sciences-lettres-montpellier.fr / academie_edition/fichiers-conf/Legros2000.pdf