Un fils parfait né d’une étreinte sans amour d’un coureur de jupons et d’une très belle femme légère voulue peu encombrante par son amant ! Telle est l’histoire de Léon de Pierreclau, né à Cormatin de 1er mars 1813, fils naturel de Lamartine et de Nina Dézoteux, légitime épouse du comte Guillaume de Pierreclau, le père putatif de l’enfant, et resté grand ami du père naturel. C’est ce dernier qui, après désistement âprement négocié de la mère, assurera l’éducation de Léon qu’il adore. Tout le monde s’accorde sur la grande ressemblance du géniteur et de son œuvre : sorte de clone de moindre taille, intelligent, sensible et poète qui deviendra le mari aimant d’Alix de Cessiat, nièce de son père. Le sentiment qui les unissait eût mérité de sortir davantage de l’ombre pour rejoindre les amours lamartiniennes de Graziella et de Julie Charles comme leur continuation en une seconde génération. Lamartine, après s’être opposé à l’union des deux tourtereaux, l’acceptera non sans leur avoir préalablement imposé trois années de réflexion assorties d’une sévère séparation. Hélas, leur temps de bonheur sera court puisque Léon meurt à Paris, le 26 juillet 1841, à vingt-huit ans.
Henri Lièvre, Lamartine, poète du cœur, Académie de Mâcon, 2011, 115 p.