Marilène Clément est née le 21 juillet 1920 à Villapourçon (Nièvre), dont ses parents et grands-parents sont originaires. Son père est gendarme, sa mère brodeuse à domicile. Son enfance et son adolescence se déroulent dans diverses petites villes de Bourgogne au gré des mutations de son père. Elle fait ses études à Saulieu, Joigny puis des études supérieures de lettres à Dijon et à la Sorbonne. Institutrice puis professeur, les vacances la ramènent dans son village natal. En 1947, elle épouse un journaliste et critique littéraire, Maurice Chavardès (1918-2005). Quelques années après son mariage, elle abandonne l’enseignement pour se consacrer à l’écriture et au journalisme, collabore au Coopérateur de France, à Combat socialiste, Témoignage chrétien… Ses engagements seront ceux de toute sa vie contre la guerre, la violence, le nucléaire, la destruction de la nature, le bétonnage des villes… Elle est préoccupée par tous les problèmes de société qui vont grandissant : les droits des femmes, les rapports parents-enfants, les difficultés de l’adolescence, les laissés pour compte du progrès… En 1955, elle fait partie de la délégation française envoyée à Lausanne au premier Congrès international des femmes pour la paix dans le monde.
Quant à sa production littéraire, elle commence dans les années cinquante, en collaboration avec son époux, par l’écriture de contes et romans pour enfants. Dans les années soixante-dix, elle publie seule, Contes de Provence, Contes de Bourgogne et Contes Tziganes. Elle écrit aussi pour la radio et la télévision.
Mais ce qui va véritablement constituer le cœur de son œuvre, ce sont ses dix romans publiés par Gallimard, dans sa collection blanche, de 1964 à 1988. Leurs points communs : une inspiration intime, témoignage de son expérience personnelle, et une écriture presque toujours à la première personne. Un sens des dialogues toujours vifs et enlevés, ce qui permettra l’adaptation de plusieurs de ses œuvres à la radio et à la télévision. Ses thèmes favoris : l’adolescence et ses problèmes, les relations parents-enfants, l’abandon des idéaux à l’âge adulte, les fractures de la vie… Le Vent sur la maison (1976) est l’œuvre la plus emblématique de Marilène Clément, un roman sur la crise d’adolescence et sur la difficulté d’être parents. Le livre va connaître le succès. Marilène Clément rate le prix Interallié de quelques voix. Avec La Fleur de lotus (1981), Marilène Clément revient à son thème favori de l’entrée dans l’âge adulte, de l’incompréhension des parents et de leur angoisse devant le comportement de leurs enfants. Noémie et les grandes personnes paru en 1983 est l’occasion pour l’auteur de traiter d’un autre fait de société, celui des enfants dans le divorce.
C’est en 1986 que le premier hommage public est rendu dans la Nièvre à Marilène Clément. La Bibliothèque municipale de Nevers l’inclut dans son exposition sur les écrivains nivernais contemporains. Il n’y aura pas d’autres occasions comme celle-ci ; atteinte d’un cancer, elle décède le 25 septembre 1987. Elle avait eu le temps d’achever son dernier livre Sans domicile fixe qui paraît en 1988.
Jean-Louis Balleret, « Marilène Clément », Femmes de plumes en Nivernais, Nevers, Camosine, 2011 (« Les Annales du Pays Nivernais », 145), p. 46-47 ; - Guy Thuillier, Les auteurs nivernais de 1915 à 2005, exposition, Nevers, 15 nov.- 6 déc. 2005, Bibliothèque municipale de Nevers et Société Académique du Nivernais, 2006, p.162.