Georgie Augusta Hure est née le 8 septembre 1870 à Sens. Orpheline de père en 1883, elle doit interrompre sa scolarité et exerce avec sa mère la profession de modiste dans la Grande Rue jusqu’en 1898. Curieuse de tout, elle voyage avec elle faisant, par exemple, le tour des stations balnéaires entre 1895 et 1907. Dès 1907, elle est membre de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne, en 1913 de la Société géologique de France et de la Société préhistorique française.
Elle tient un journal intime où se révèle sa vraie personnalité, son amour de la nature, son romantisme, son lyrisme et sa curiosité. Juste avant la Grande Guerre, elle publie L’Italie et ses beautés : esquisses d’études et d’impressions. Lors du conflit, elle s’engage comme infirmière et devient très vite sous-directrice de l’hôpital 105, situé rue Bellocier à Sens ; par décision de la Croix-Rouge française, l’Union des femmes de France lui attribuera les palmes d’or. La Société géologique de France lui accordera en 1916, une médaille d’argent pour sa découverte des gisements de phosphates du Sénonais.
En 1920, le maire Lucien Cornet la nomme conservatrice du Musée municipal de Sens et du Musée d’histoire locale Jean Cousin. Elle est alors la première femme à assumer cette charge en France ; elle accomplira ces taches bénévolement pendant trente-trois ans jusqu’à son décès. Elle accepte volontiers des missions officielles comme, par exemple, correspondante de la commission des monuments historiques (section préhistoire) en 1937. La bibliographie d’Augusta Hure est importante.
L’un de ses biographes, Bernard Léger, indique pour une cinquantaine d’années : 112 articles et notices scientifiques, 85 articles de presse et surtout 3 volumes qui sont des ouvrages de référence pour l’étude du Sénonais : Le Sénonais préhistorique (1921, prix Saint-Seine de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or en 1924) ; Le Sénonais aux âges du Bronze et du Fer (1931, mention de l’Académie des inscriptions et des belles-lettres en 1932) et Le Sénonais gallo-romain, publié à titre posthume. Elle publia aussi sous le nom de Savinienne Delavanne.
Elle obtint de nombreuses récompenses pour ses travaux. En 1952, elle reçut la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Cette même année, elle légua tous ses biens à la Ville de Sens afin de servir à l’entretien et à l’enrichissement des collections ; elle recevra le titre de bienfaitrice de la Ville. Restée célibataire, elle est décédée à Sens le 12 janvier 1953. En 1959, son nom a été donné à une nouvelle rue dans le quartier au sud de Sens.
Bernard Léger, « De l'archéologie aux musées de Sens ou la vie d'une femme d'exception Augusta Hure (1870-1953) », Femmes en Bourgogne – 26e colloque de l’Association bourguignonne des sociétés savantes, Monastère royal de Brou, 2016, Bourg, Société d’émulation de l’Ain, 2017, p. 140-159.