Sa beauté faisait fuser les applaudissements dès son entrée sur scène. Née à Metz le 7 septembre 1819 de Philippe, « attaché de spectacle » et d’Antoinette Bernardet, Jeanne Plessy manifesta très tôt son goût pour le théâtre. Élève de Joseph Samson, elle fit ses débuts à la Comédie française le 10 mars 1834 et devint sociétaire le 1er mars 1836. Son énorme succès ennuya Mademoiselle Mars ! Elle fut amie avec Charles Bressant (Célébrations 2015), et George Sand. S’étant rendue à Londres pour épouser l’auteur dramatique Auguste Arnould, elle perdit un procès en rupture de contrat et partit pour Saint-Pétersbourg où elle joua merveilleusement des rôles de « grande coquette » et gagna beaucoup d’argent. Son mari décédé en 1854, elle revient à Paris l’année suivante ; elle excelle dans les pièces des auteurs du Second Empire, tel Émile Augier, jusqu’à sa retraite, le 8 mai 1876, après 53 pièces créées et 80 reprises. Elle vint habiter « un domaine appelé le Quartier ou Val-le-Duc », racheté à sa belle-sœur pour 50 000 francs et une rente annuelle de 1 200 francs, comprenant « maison de maître, cours, jardins, granges, écuries, greniers, remises et autres servitudes ». Un prieuré du Val-des-Choux avait été fondé en ces lieux en 1245 par le duc de Bourgogne Hugues IV et démoli en 1779. Jeanne accueillit là sa mère, le second mari de celle-ci, François Mathieu et son demi-frère Eugène. Elle fit ériger la chapelle Notre-Dame de la Paix (restaurée en 1959). Le P. Hyacinthe, fameux prédicateur et professeur à Flavigny, la visitait souvent. Décédée le 30 mai 1897, elle inhumée dans sa chapelle ; la tombe fut transférée à Salives quelques années plus tard.
René Tellecey, « Jeanne Sylvanie Arnould-Plessy, la bonne Dame du Quartier », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 117, 1963-1965, p. 221-233 ; - Christiane C. Ruisi, Lever de rideau sur Jeanne Arnould-Plessy (1819-1987), amie fidèle de George Sand, éd. de l’Amandier, 2004, 166 p., ill.