Jean Chamant est né le 23 novembre 1913 à Chagny où son père était chef de gare. Brillant élève à l’école Saint-Jacques à Joigny, il fit ensuite son droit à Paris, et devint avocat à la cour d’appel de Paris. Sa vie estudiantine icaunaise le rapprocha de ce pays, proche de la capitale, où il fut élu député en 1946 et rejoint les Républicains indépendants. L’année suivante, il devenait conseiller municipal de Sens, dans cette idée qu’un mandat national ne peut être pérennisé que s’il s’appuie sur le terrain. Ses capacités reconnues, il entre au gouvernement Edgar Faure en 1955, chargé des affaires marocaines et tunisiennes, puis Secrétaire aux Affaires étrangères. En mai 1955, il initia un accord entre le Centre d’études atomiques, le ministère des Finances et celui des Armées pour la  mise au point des armes nucléaires. L’Assemblée nationale dissoute, il perd son siège de député, mais le retrouve bientôt, réélu au premier tour d’une élection partielle le 15 juillet 1956. Il sera vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en 1967. Il participe alors activement au retour du Général de Gaulle, inscrit au Centre national des indépendants qu’il quittera en 1962 pour rejoindre les Républicains indépendants, dans la gestation de la future UDF. Conseiller général en 1965, il préside l’assemblée départementale de l’Yonne de 1970 à 1983. Appelé au ministère des Transports en 1967 puis en 1969, il est associé à la réalisation du Concorde, puis de l’Airbus. Il sera un grand défenseur du TGV. Président du Conseil régional de Bourgogne (1974-1978), maire d’Avallon (1977-1983), sénateur (1977-1995), il ne se représenta pas à la fin de son mandat), il fut une personnalité influente de l’Yonne où on l’avait surnommé « le roi Jean » à l’instar du maréchal Jean de Lattre de Tassigny. Il s’est éteint parmi les siens, à Paris, le 22 décembre 2010. Il était commandeur de la Légion d’honneur.- AM