LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1917 ● Naissance de Jacques Chevignard, Grand Chambellan de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin

Fils de banquier et neveu par sa mère d’Élisabeth de la Trinité, carmélite dijonnaise canonisée en 2016, Jacques naquit à Dijon le 17 septembre 1917. Après des études à Saint-Joseph et à l’École supérieure de commerce de Dijon, ses débuts professionnels dans les assurances furent interrompus par la guerre. Mobilisé à Tours puis à Saumur, il sortit de l’École de cavalerie avec le grade d’aspirant et fut nommé en mai 1940 sur la ligne Maginot. Après avoir servi sous le feu de l’ennemi, il dut se replier vers le Donon avec les troupes encerclées le 22 juin. Transféré dans divers camps, il aboutit en mars 1941 en Prusse orientale. En avril 1944, il obtint enfin d’être « transformé » en travailleur libre en vue d’encadrer les jeunes requis au titre du S.T.O. Chef de camp à Kassel, il s’efforça d’améliorer leurs conditions de vie et de les prémunir contre les menées nazies et collaborationnistes, tout en glanant des informations pour un réseau franco-allemand de Résistance qui, suite à une dénonciation française, fut démantelé par la Gestapo le 28 janvier 1945. Incarcéré à Kassel, Breitenau et Buchenwald, il échoua, après un convoi d’extermination de 21 jours, au camp de Dachau. Jacques sera reconnu « déporté résistant » (1961) et décoré de la Légion d’honneur à titre militaire (1966).

Il reprit en janvier 1946 une vie active comme cogérant des Liqueurs Cartron à Nuits-Saint-Georges, puis s’investit dans l’industrie alimentaire à Paris. En mai 1951, il fut appelé à la Confrérie des Chevaliers du Tastevin par Camille Rodier, auquel il succédera en 1963 comme secrétaire général de la Confrérie et directeur général de la Société bourguignonne de propagande et d’éditions. Il dirigea aussi la revue Tastevin en main jusqu’à sa retraite en 1986. Se voulant homme de « relations publiques », désireux de « mettre la Bourgogne et le bourgogne à l’honneur » à travers tous les continents, il œuvra à la restauration du château du Clos de Vougeot, à la haute tenue des chapitres et des tastevinages qu’il y mettait en scène et au rayonnement international de la Confrérie.

Son « esprit bourguignon » et la « saveur piquante » de son humour lui valurent en 1963 le Prix Moutarde, et en 1981 il reçut le Grand Prix de l’Académie des gastronomes pour sa « ferveur enthousiaste » à promouvoir « de par le monde » un art de vivre à la française. Il s’éteignit à Nuits-Saint-Georges le 28 octobre 2006.