Les Célébrations 2011 ont évoqué les frères Micault, l’aîné Jean-Baptiste, né en 1711, et le cadet Claude, né le 5 janvier 1720, reçu avocat au Parlement de Bourgogne le 13 mai 1745. Rouvrons l’œuvre de celui-ci, son « gazetier » connu sous le titre de Mercure dijonnois, 1315 p. écrites du 1er janvier 1748 au 30 juillet 1789, qui fourmillent d’informations, rapportées avec des commentaires parfois salés. Le journal commence avec la promotion d’Henri-Charles de Saulx, comte de Tavanes, à la lieutenance générale des armées du roi ; arrivée d’un rhinocéros, mariage à Notre-Dame de Dijon de Melle Fyot de Lamarche (sic) et du marquis de Paulmy (1748), sergents de la milice emprisonnés pour avoir « par dérision jeté des haricots dans les rues » (1749), duels, exécutions capitales (un faux minime, un tueur en série), élection du maire Claude Marlot pour laquelle « on a beaucoup murmuré dans la ville », solennité de sainte Jeanne de Chantal avec panégyrique du P. jésuite Bichot (1752) puis sa canonisation, décès des personnalités tels Lucotte du Tillot « vieux garçon voluptueux [et] génie médiocre », de Brosses, « peu regretté du barreau » parce que plus homme de lettres que magistrat, Mgr Claude Bouhier mort d’hydropisie et « enterré avec beaucoup de magnificence »… Pour notre Académie, il narre la réception de Mgr Poncet de la Rivière, une séance publique « en faveur des dames […] qui s’y trouvoient au nombre de 20 ou 24 », au cours de laquelle l’abbé Picardet fit l’éloge des femmes illustres (1762), les expériences aérostatiques, l’émotion de Lazare Carnot, lauréat du Prix, recevant pour son mémoire sur Vauban la médaille du Prix de notre Compagnie « de la main du Prince [de Condé] qui le gracieusa beaucoup ».
Après avoir noté que la fin de 1788 « fera époque dans l’histoire par trois circonstances particulières » (« fermentation étonnante […] dans les esprits », « sécheresse sans exemple » et « froid si excessif qu’aucun vieillard n’en a senty de pareil »), sa plume est plus rare, du fait d’un déménagement et aussi parce qu’« il faudrait entrer dans de trop gros détails ». Micault la prend une dernière fois afin de noter la procession générale organisée le 30 juillet pour la paix dans le royaume et un temps favorable aux biens de la terre ; il meurt le 7 février 1793.
Claude et Jean-Baptiste Micault, Le Mercure dijonnois ou journal des événements qui se sont passés de 1742 à 1788, …, éd. Gabriel Dumay, Dijon, 1887, XX-377 p. (tàp. Mémoires de l’Académie..., 3e sér. t. 9, 1885-1886) ; - Bibliothèque municipale de Dijon, ms 742, accessible en ligne.