Né le 15 octobre 1912 à Paris, Claude Dellys entra en 1932 à l’École de pilotage d’Angers et s’initia dès l’année suivante à la voltige. Dans l’Armée de l’air, il reçut à 23 ans la médaille militaire après avoir posé son D.500 alors qu’il avait perdu aux trois-quarts son gouvernail. Il intégra la célèbre « patrouille d’Étampes », puis fit notamment partie du groupe de chasse Lafayette et devint moniteur à l’École de Salon, jusqu’au moment de l’occupation de la zone Sud. Démobilisé, il rejoignit le maquis Louis aux Fréchots, ravitaillé par des parachutages anglais. Après la guerre, il fut moniteur de chasse à Houston, puis, en 1946, au centre d’essai en vol de Brétigny où il fut chargé des essais en vol de l’hélicoptère NC 2001. Après l’échec du premier Cormoran et le décès de son ami Louis Bertrand avec cinq personnes lors du vol initial, il reprit le projet et réussit le premier vol le 20 juillet 1948. Chevalier de la Légion d’honneur en 1949, il passa à la SNCASO (hélicoptère Ariel) puis à l’arsenal de l’aéronautique en 1951 pour les essais du planeur maquette volante NC 271 et du Cormoran 02, puis chez Hurel-Dubois et Arsenal pour les essais du VG 90. Le 21 février 1952, décollant de Melun pour se rendre à Istres aux commandes du prototype à réaction VG 90 N°2, il s’écrasa près du village de Gipsy, dans l’Allier à cause du phénomène de flutter (lorsqu’un avion atteint une vitesse trop importante, il arrive que ses ailes entrent en résonnance) et du non-fonctionnement du siège éjectable. Il fut inhumé à Saint-Honoré-les-Bains, où sa mère séjournait chaque année dans une maison dominant l’établissement thermal.

Raymond Petrus, "Claude Dellys (1912-1952), l'archange de Saint-Honoré", B.l.a.n.c.c.a.s.s.i.s, n° 125, 4e trim. 2011, p. 4-7, ill.