Charles Henri Lambert est né le 9 février 1866 à Mouzon (Ardennes) où son père est cordonnier ; après l’école communale, il part pour le petit séminaire de Reims. Il obtient ensuite le brevet simple d’instituteur et est maître d’études au collège d’Armentières. Après le baccalauréat ès-lettres, il est boursier de licence à la faculté des Lettres de Lille et en août 1890, agrégé de grammaire.
Ayant demandé un congé sans traitement pour études, il suit à Paris les cours des hautes études en linguistique et philologie germanique (Année 1890-1891). Il est nommé professeur de 3e au Lycée du Puy et épouse le 6 avril 1892 Marie-Félicie Carbasse, fille d’un inspecteur d’Académie. Il enseigne ensuite à Annecy. Le 1er novembre 1895, il arrive à Dijon comme maître de conférences de grammaire à la Faculté des Lettres. Il donne dans le cadre des conférences de l’Université de Dijon plusieurs communications qui seront publiées dans le Bulletin de la Société des Amis de l’Université de Dijon. Charles Lambert s’intéresse alors beaucoup aux étudiants étrangers et assure la direction des cours pour ces derniers. Il donne des conférences sur « Les langues internationales » (1899-1900). Parmi les langues « nouvelles », il montre alors tout l’intérêt de l’espéranto qu’il fait découvrir à son ami le mathématicien Charles Méray. Tous les deux vont en devenir des diffuseurs en France et dans le monde entier. En 1903, Charles Lambert soutient ses thèses de doctorat d’État à la Sorbonne sur les dialectes grecs. Professeur de littérature latine, il publie un Cours d’espéranto et l’ouvrage La grammaire latine selon les grammairiens latins du IVe et Ve siècle. En 1912, élu doyen de la Faculté des Lettres il va entreprendre le transfert, achevé en 1920, depuis l’hôtel Depringles dans les nouveaux locaux de la rue Chabot–Charny. Son fils Jean, brillant élève de l’ENS, est tué sur le front le 13 mars 1915 ; son épouse décède à Dijon en 1920. Il se remarie en 1926. Nous avons peu de renseignements sur la suite de sa carrière ; toutefois sa petite fille nous a communiqué une lettre de Gaston Bachelard que Charles Lambert a accueilli lors de son arrivée à Dijon en 1927 : « À la Faculté votre grand’père était aimé de tous. Il était d’une grande bonté. Oui, je suis tout ému en me souvenant de ces heures lointaines, de ces heures disparues ».
En retraite en 1936, Charles Lambert resta encore quelques années à Dijon mais rejoignit sa fille Odette dans le Midi ; avait enseigné l’histoire-géographie au Lycée de Jeunes filles de Dijon puis à Nice où Charles Lambert, veuf une seconde fois, s’éteignit le 30 juillet 1959.