André-Clément-Victorin Bressier est né le 5 septembre 1766 à Aix, rue de l’Opéra. Il fut élève du Collège de Juilly (en Seine-et-Marne actuelle), qui fut fondé par les oratoriens en 1638. André Bressier fut nommé par le gouvernement impérial pour organiser les contributions indirectes en Italie en 1806, à Turin puis à Livourne, enfin à Sienne.

À la chute de l’empire il sera nommé à Agen en 1815, puis à Dijon en 1821 avec le titre de directeur des domaines pour la Côte-d’Or. En 1846, il prend sa retraite et quitte Dijon pour aller habiter chez son fils à Paris où il décédera le 16 septembre 1849, à 83 ans. Très tôt le jeune Bressier sera lié au poète François d’Arnaud, homme politique, diplomate, député à l’Assemblée nationale (1774-1854), auprès duquel il développa son goût pour les belles lettres. Il écrira plusieurs fables et poésies et publiera un ouvrage intitulé Fables nouvelles à l’Imprimerie de Frantin, éditeur du Roi, à Dijon. Élu membre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, il prononcera son discours de réception le 8 décembre 1824. Roux Alphéran, historien à Aix (1776-1858), dira de lui : « il est de ceux qui ont le plus approché l’inimitable La Fontaine ». Voici un huitain qui fut largement repris dans le Journal des Instituteurs en 1874 :

« Par un houx épineux un jeune enfant blessé

À son père en pleurant racontait sa disgrâce :

Ce maudit arbrisseau de dards tout hérissé,

Dans ce joli bosquet devrait-il trouver place ?

À quoi sert-il ? À piquer les passants ?

À donner quelquefois des leçons de prudence

À vous prouver, mon fils, par votre expérience

Qu’il faut s’éloigner des méchants. »

Il reçut la Légion d’honneur, pour son œuvre et services rendus, le 6 décembre 1827.