Il y a cinquante ans, avec les encouragements de Roland Martin, le Dr Ernest Planson entreprend de faire revivre cette bourgade gallo-romaine dont on ignore encore le nom antique et connue jusqu’alors par des découvertes sporadiques alimentant des collections privées aujourd’hui dispersées. L’étude de l’ensemble des photographies aériennes réalisées sur le site permet d’évaluer l’importance et la superficie de la ville et de déterminer l’existence de différents quartiers, certains très homogènes, d’autres plus complexes. Il est décidé que les fouilles exhaustives seront menées sur une partie du quartier central, le plus ancien, où apparaissent une rue principale bordée par un caniveau dans sa partie urbaine, prolongeant la voie d’accès reliant la ville à la voie d’Agrippa, et plusieurs rues aboutissant à une grande place publique. Des parcelles de terrains sont achetées après moult tractations, un chalet pour travailler et accueillir les fouilleurs est installé et, le 1er juillet 1964, un premier mur est découvert. Très vite, devant l’importance des découvertes réalisées, la construction d’un dépôt de fouille est envisagée. En 1970, ses murs sont édifiés et le toit est posé en 1971 (selon les aléas de financement) ; il est opérationnel en 1972 et prêt à accueillir le produit des fouilles de 1973/74 d’une des nécropoles de la ville découverte sur le tracé de l’autoroute. Seule, à ce jour, une infime partie de l’habitat a pu être explorée, révélant une occupation dense et remaniée. On y retrouve des traces de bâtiments en bois et pisé associés à des constructions maçonnées du début du Ier siècle, puis des constructions sur caves datées du second siècle souvent traversées par les murs postérieurs. Les nombreuses monnaies découvertes attestent d’une activité encore importante jusqu’à la fin du IVe siècle. Un sanctuaire monumental, signe de la prospérité de la ville, est construit à la fin du règne de Néron ou plus probablement, sous Vespasien. Il succède à des lieux de cultes plus anciens dont un fanum augustéen. Le lieu de culte primitif est attesté par des fossés et un dépôt votif daté des phases anciennes de La Tène finale De part et d’autre se sont implantés des cultes orientaux, un mithraeum au nord-est, fouillé en 1948 par les anciens collectionneurs mais dont le mobilier a pu être acheté par le musée archéologique de Dijon et au sud-est, un monument à Cybèle.Dès 1968, une exposition a été réalisée dans une salle du Beffroi, mais l’abondance et la diversité du mobilier découvert conduisent en 1975 à la réouverture du musée municipal fermé en 1940 et qui, désormais, sera installé dans la « Maison Rodier » (de Camille Rodier, fondateur des Chevaliers du Tastevin). Ses grandes caves voûtées présentent une partie du mobilier provenant des Bolards. Différents thèmes sont évoqués ; vie quotidienne, activités artisanales et commerciales, croyances religieuses et rites funéraires ainsi que les nombreuses stèles funéraires découvertes dans la nécropole.- CP
Ernest Planson, Colette Pommeret, Les Bolards : le site gallo-romain et le musée de Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or), Ministère de la culture et de la communication, Sous-direction de l'archéologie, 1986, 72 p., ill. (« Guides archéologiques de la France », 7).