L’ancienne église prieurale des saints Pierre et Benoît, telle qu’elle nous apparaît aujourd’hui voit sa nef remonter au XIe siècle (le chœur fut repris à l’époque gothique). À la fin de ce siècle, l’édifice est rallongé d’une travée. On y ajoute une avant-nef (ce qu’on nommait autrefois un narthex) surmonté d’un clocher.
Cet ensemble présente le plus grand intérêt sculptural. Les piliers la divisant en trois vaisseaux de trois travées sont flanqués de colonnes engagées dont les chapiteaux sont à décor floral ou animal (célèbres éléphants affrontés). Les bases, ordinairement décorées d’oves et autres motifs géométriques, offrent également à voir une tête de bœuf et une de bélier. De chapiteaux sont historiés (thème de la luxure, sirène bifide…). Mais le clou demeure encore le portail principal encadré de colonnes engagées aux chapiteaux historiés (archange combattant…). Son tympan est orné d’un Christ en mandorle nimbé porté par deux séraphins, taillés en haut-relief. Une frise courant sur le linteau et sous les voussures évoque les dernières heures de la vie terrestre de Jésus (arrestation au Jardin des Oliviers, présentation au Sanhédrin puis à Pilate…).
Christian Sapin, La Bourgogne romane, Dijon, Faton, 2006, 311 p., ill. ; - Guy Lobrichon, Bourgogne romane, Zodiaque, 2015, 372 p., ill.