En cette année 1913, les Établissement Terrot et Cie s’adressent à un certain Dréville pour réaliser deux affiches. L’une célèbre la bicyclette dont la production d’alors oscille entre 12 000 et 16 000 exemplaires par an confirmant ainsi l’opulente santé de l’entreprise, l’autre présente la nouvelle née de la maison : la motorette type n°3, parfaite monture du touriste. Les succès en compétition des pilotes d’usine comme Cuzeau, Franquebalme, Klein, Schwalm,…, ne sont pas passés inaperçus. Aussi la maison sort-elle un motorette avec guidon de course. La modernité du graphisme annonciateur des bandes dessinées, avec effets de vitesse soulignés (allongement de la machine, pans de la jaquette, poussières et fumées qui filent) et la figure du personnage farfelu en tenue de clown dont la posture est à la fois réaliste et exagérée ne peuvent que surprendre. N’y aurait-il pas là une allusion aux premiers jazz-band et donc à la modernité ? Dans l’entreprise, le pouvoir passe progressivement entre les mains de la génération montante : Ernest Terrot (27 ans), Charles Duttlinger (30 ans) avec ses frères Jean (28 ans) et Marcel (23 ans), soutenus par le talent d’Henri Cuzeau (26 ans), concepteur, essayeur des nouveaux modèles et pilote de course : une équipe qui fonce. Mais le bruit de bottes ne se fait pas encore entendre !- MBl
La gloire Terrot à travers ses affiches, exposition, Musée de la Vie Bourguignonne - Perrin de Puycousin. 1995, notices par Madeleine Blondel, commentaire par Daniel Pallegoix, préf. de François Rebsamen, 2ème éd. Dijon, Musée de la Vie bourguignonne, 2001, notice 20, p. 70-71.