LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1767 ● La canonisation de Jeanne de Chantal

Jeanne Frémyot est née à Dijon le 23 janvier 1572, et morte à Moulins le 13 décembre 1641. Si sa sainteté paraissait évidente, même de son vivant, au sein de l’ordre de la Visitation qu’elle avait créé avec François de Sales, il fallut 126 ans pour la faire reconnaitre officiellement

Le procès apostolique en vue de sa béatification ne débute qu’en 1715, un décret d’Urbain VIII de 1634 imposant un délai de 50 ans entre le décès et le début de la procédure. Le contexte n’est guère favorable, les témoins oculaires sont morts, les monastères redoutent les dépenses occasionnées par un procès, enfin certains reprochent à la mère de Chantal ses amitiés avec des jansénistes notoires. Plusieurs souverains, le clergé de France et de nombreuses personnalités adressent au pape des lettres en faveur de Jeanne. À Dijon toutes les autorités locales réclament la béatification. L’élection de Benoit XIV, canoniste distingué et partisan de bonnes relations avec la France, permet de valider quatre miracles et de reconnaitre l’héroïcité des vertus de la postulante qu’un décret du 21 août 1751 béatifie.

La canonisation fut accordée par Clément XIII le 16 juillet 1767. Il reconnaissait deux nouveaux miracles et accordait sept années d’indulgences aux fidèles qui iraient honorer le corps de celle qui était devenue : sainte Jeanne de Chantal. À Dijon, cette canonisation fut célébrée avec faste par les Visitandines en 1772.

André Ravier, Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Chantal, sa race et sa grâce, 3e éd., Ateliers Henri Labat, 1983, 218 p.,