LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1619 ● Fondation du carmel de Nevers

À l’initiative de Jacquette Le Roux, veuve de Claude Gascoing, cinq religieuses s’installent le 7 décembre 1619 dans « une maison près de la Porte de Paris appelée alors Porte des Ardilliers » ; elle est dédiée à La Vierge de l’Assomption. En 1622, une Nivernaise âgée de 15 ans et originaire des environs de Saint-Parize-le-Châtel, Paule de la Chasseigne, entre au Carmel, reçoit le nom de Sr Marie de l’Incarnation et est élue prieure en 1632 ; elle fait alors construire un premier monastère sur un terrain situé près de l’église Saint- Trohé, le monastère définitif n’étant construit qu’en 1636. Les sœurs vivent de la confection de vêtements liturgiques. En 1720, année de sécheresse et de mauvaises récoltes, commence une crise économique et financière et la Communauté subit de lourdes pertes. Une bienfaitrice, Melle Bolacre de Cigogne, fait une donation de 17 000 livres et s’engage à fournir à la Communauté, blé et froment ajoutant des « choses utiles à la maison ». En 1771, les sœurs demandent une prieure au carmel de Saint-Denis, alors gouverné par Mère Thérèse de Saint-Augustin, une des filles de Louis XV ; elle envoie alors Mère Thérèse des Chérubins puis Mère Sophie de Jésus.

À la Révolution, vingt religieuses quittent le monastère, trouvent refuge rue du Rivage puis se dispersent dans leurs familles ou chez des personnes charitables. Réfugiée au carmel de Saint-Denis, Mère Sophie de Jésus revient en 1801 à Nevers et reconstitue la Communauté dans l’hôtel de Poiseux, situé rue Creuse ; huit sœurs seront rejointes en 1803, par des carmélites de Moulins. Le travail d’ornements liturgiques et la confection des pains d’autel reprennent. Ne pouvant récupérer leur ancien monastère, elles décident d’acheter en 1817 l’Enclos des Carmes, situé entre les rues Parmentier et Saint-Trohé ; onze carmélites prennent alors possession de leur nouveau lieu de vie, en ruines lui aussi, le 28 juin 1819. La reconstruction se fera entre 1864 et 1891.

Le carmel de Nevers participe à la fondation des carmels de Meaux (1860) et de Fontainebleau (1875). Puis viennent les turbulences de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle ; elles vendent en 1901 le monastère au frère d’une religieuse pour éviter une confiscation et, encouragées par l’évêque, Mgr Lelong, demandent la reconnaissance légale qui se fait attendre… Finalement, elles évitent l’expulsion et restent à Nevers. Enfin en 1959, le projet du tracé de la RN7 traverse le jardin du carmel du 11 rue Saint-Trohé. Les sœurs tentent vainement de sauvegarder leur propriété mais en vain. En 1962, elles achètent une propriété, « La closerie de Billereux », sise rue des Montapins, comportant une maison d’habitation et un vaste jardin. L’achat conclu en 1962 permet la construction du nouveau monastère par l’architecte M. Renaudin qui s’achève en 1966 ; la communauté compte aujourd’hui dix religieuses.