Histoire peu banale que celle de l’abbaye nivernaise de Corbigny : le lieu est attesté dans la documentation monastique près d’un siècle et demi avant la fondation ! Le nom de la « curtis qui vocatur Corbiniacus » vient en effet tout droit de Corbon, le père de ce Guiré qui fonda au début du VIIIe s. l’abbaye de Flavigny en Auxois. Et dans la dotation initiale de Flavigny figure bien Corbigny. Mais c’est seulement en 864 que le grand abbé Egilon, futur archevêque de Sens, celui-là même qui transporta d’Alise à Flavigny les reliques de sainte Reine, décida d’implanter la vie régulière à Corbigny en y envoyant quelques frères sous la conduite de Wulfrid. Pour que le sanctuaire, d’abord placé sous le vocable de saint Pierre, prospérât, il fallut toutefois l’arrivée, depuis Le Mans, des reliques attribuées à saint Léonard, en 882. Se mit alors en place un important pèlerinage, qui autorisa la fondation morvandelle à prendre son autonomie et lui donna même son nom pour tout l’Ancien régime.- AR
Jean Marilier, « Notes sur la tradition textuelle des testaments de Flavigny », Mémoires de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, fasc. 23, 1962, p. 185-199 ; Id., Chartes de l’abbaye de Flavigny aux VIIIe, IXe et Xe s., pro manuscripto, 178 f. (Bibl. municipale Dijon).