« Enfin je partis le 6 septembre de Paris, et j’arrivai le 10 à Bussy, plus rétabli par l’air que j’avais pris qu’abattu de la fatigue du voyage. » Ainsi Roger de Rabutin, comte de Bussy, achève-t-il ses Mémoires. Le départ pour l’exil en 1666 d’un des plus grands libertins du Grand Siècle n’aurait qu’un modeste intérêt anecdotique s’il ne marquait le début d’une entreprise visant à le réhabiliter aux yeux de la postérité par le décor de son château et par ses écrits, principalement ses Mémoires et ses Lettres. Grâce à cette œuvre originale, c’est tout une époque qui revit par le regard malicieux et la plume alerte du cousin de Mme de Sévigné.

Roger de Bussy-Rabutin, Mémoires, éd. D.-H. Vincent, Mercure de France, 2010, 372 p. (« Le Temps retrouvé »).