Deuxième fils du bailli de Pouilly-sur Loire, Augustin de Lespinasse est né à Pouilly le 8 octobre 1736. Un temps mousquetaire, ingénieur géographe, élève des ponts & chaussées, puis cornette dans les carabiniers, il est aspirant dans l’artillerie en 1762. Ayant fourni de fausses preuves de noblesse, il peut entrer à l’école d’artillerie en 1763 ; il est lieutenant à Besançon en 1765 où il rédige un traité de nivellement par trigonométrie bien accueilli par Gribeauval et le ministre duc de Choiseul et, devenu capitaine, doit partir en Corse en 1769. Il passe par l’arsenal de Strasbourg, les manufactures de Charleville et de Maubeuge, avant d’arriver en 1786 inspecteur à Saint-Etienne dont il améliore la manufacture. Il se remarie avec une parisienne de 17 ans dont va naître une fille avant qu’un divorce intervienne malgré l’opposition de Fouché. Puis il est nommé commandant de l’artillerie des Pyrénées occidentales où il résiste aux Espagnols à la Croix des Bouquets. Promu général, il construit un arsenal à Bayonne et conquiert Fontarabie en Espagne. Bonaparte l’embauche alors comme commandant en chef de l’artillerie de l’armée d’Italie ; il cosigne la capitulation du général Würmser à Mantoue. Il reste commandant de l’artillerie de l’expédition de Berthier contre Rome en 1798. À son retour en France, il est placé à la tête de l’artillerie de l’Armée d’Angleterre puis de l’inspection de l’ensemble des côtes de France. Bonaparte le nomme sénateur en décembre 1799. Il jouera un rôle déterminant dans l’obtention du consulat à vie par Bonaparte. En 1803 il va être l’un des 16 privilégiés titulaires d’une lucrative sénatorerie d’abord à Pau, puis à Dijon. Devenu comte d’Empire en 1808, grand officier de la Légion d’honneur, commandeur de la Couronne de Fer, il possède un hôtel particulier rue de Grenelle, et une propriété familiale à Pouilly-sur-Loire avec 2,5 ha de vigne, dont il vend le vin ! En 1808 il marie sa fille unique devant la famille impériale au complet avec un authentique vicomte de Lespinasse. À sa demande début 1814 il est commandant de l’artillerie de la garde nationale de Paris. Partisan de l’abdication de Napoléon, créé pair de France par Louis XVIII, resté en marge pendant les Cent-jours, il vote la mort du maréchal Ney. Il décède le 21 novembre 1816 et est inhumé au Père Lachaise. Son nom figure sur le pilier ouest de l’Arc de Triomphe (35^e colonne).