Louis Aubin est né le 6 janvier 1896 à Paris (6e). D’un père non dénommé, il entre au sein de l’Assistance publique ; en 1898, il est placé dans la famille Boule de Saint-Péreuse. Ouvrier agricole avant la guerre à Dommartin et Châtin, il est incorporé au sein de l’armée française à partir d’avril 1915 et n’est démobilisé qu’en septembre 1919. Revenu dans la Nièvre, il est cultivateur à Saint-Péreuse et se marie à Montsauche en octobre 1919. Mais, influencé par le capitaine d’artillerie Émile Léquime, il s’engage dans la gendarmerie à partir de novembre 1920. À sa retraite, en 1930, il se retire comme cultivateur au hameau de Roche, sur la commune de Montsauche, berceau de sa belle-famille. Mobilisé en août 1939, il assiste à la débâcle de l’armée française et rentre à Montsauche le 1er août 1940. À partir de la fin de l’année 1942, il tente d’organiser des groupes de résistance dans le canton de Montsauche. En mars 1943, avec les trois premiers réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), Louis Aubin crée un premier maquis et, en juin, il compte déjà 17 hommes. Louis Aubin note dans ses souvenirs que « le ravitaillement qui se fait clandestinement est assuré par des personnes de confiance. C’est à ce moment qu’il faut noter le changement d’opinion dans la population qui se met à notre disposition ». À l’été 1943, Louis Aubin entre en contact avec des résistants de la Côte-d’Or, en particulier le Dr Marcel Roclore de Saulieu. Le 11 novembre 1943, un défilé est organisé par le maquis jusqu’au cimetière de Montsauche où une gerbe de fleurs façonnée en croix de Lorraine est déposée au monument aux Morts. À partir de cette date, recherché par la justice, Louis Aubin entre alors en clandestinité et poursuit l’installation du maquis à Saint-Brisson.
En janvier 1944, menacé d’être attaqué, Aubin décide d’évacuer ce maquis et de répartir les 53 hommes en quatre groupes sur Quarré-les-Tombes, Montsauche, Moux et Saulieu. À la fin de l’hiver, Aubin et ses hommes commencent à installer leur camp à proximité d’Ouroux, dans les bois du côté de Savelot. Au printemps 1944, les résistants poursuivent leur installation, sont équipés de nouvelles armes grâce aux parachutages et engagent des combats contre l’armée allemande durant l’été. Pour sa conduite exemplaire, Louis Aubin reçoit diverses décorations dont la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la médaille de la Résistance. Décédé le 8 mars 1965 à La Charité-sur-Loire, il est inhumé au cimetière de cette ville.- MB
Amicale des anciens du maquis Bernard, Résistances en Morvan, Ouroux-en-Morvan, 2008, 392 p. ; ill.