Émile Puzenat nait à Bourbon-Lancy le 26 septembre 1842 de Michel Puzenat et Marie Voyard son épouse. Il devient, comme son père, serrurier. Son service militaire dans le 1er régiment du train d’artillerie achevé, il retourne à Bourbon-Lancy et s’y installe. En 1873, après avoir passé dix ans à circuler dans la région de ferme en ferme pour réparer le matériel, il met au point la herse en Z et dépose le brevet.
La conception révolutionnaire de cet engin agricole lui assure quasiment aussitôt un succès remarquable et, très vite, il fonde, à Bourbon-Lancy une petite manufacture de machines agricoles qu’il n’eut de cesse de développer. Herses en tout genre, faneuses, râteaux à cheval (le fameux Lion – 400 000 exemplaires vendus en 50 ans), houes, extirpateurs, cultivateurs, rouleaux… firent la renommée de la marque Puzenat tant en France qu’en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Suisse, en Italie voire en Égypte. En 1906, à l’usine Puzenat, ce sont plus de 200 employés et 25000 machines produites. Ses produits furent présentés aux Expositions universelles de Paris, Amsterdam ou Bruxelles, où ils reçurent la médaille d’or. À celle de Liège (1905), l’entreprise reçut un Grand Prix. Émile Puzenat fut élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur en 1893 et reçut, des mains de son compatriote Ferdinand Sarrien, alors Président du Conseil et ministre de la Justice, la rosette d’officier en 1906. Il était officier du Mérite agricole depuis 1888. Il associa son fils Claudien, ingénieur de l’École des arts et manufactures et Centralien, à la vie de l’usine dès 1893. Quelques semaines avant son décès, il approuve le projet de son fils de fonder une fonderie à Sept-Fons (Allier) pour alimenter l’usine en matière première. Il décède le 8 juin 1919, laissant une usine alors en pleine prospérité, une importante demeure – le « Château Puzenat » – et une somme de 5000 francs pour les œuvres de bienfaisance de la cité.
Jean Vennetier, De Puzenat à Iveco, une saga industrielle en pays thermal, Charroux, Cahiers bourbonnais, 1992, 147 p.