Né à Beaune le 2 février 1800, Émile Delarue était fils d’Antoine Simon Delarue, boulanger à Beaune et de Marguerite Lagrange. Inscrit à la Préfecture de la Côte-d’Or le 17 septembre 1823 pour exercer la pharmacie dans le département, il acquit en 1824 la pharmacie Masson-Four, 30 rue Charrue à Dijon – pharmacie qui avait été celle d’Aimé Piron, le poète apothicaire. Conseiller municipal, il siégea au Conseil d’hygiène, au Bureau de bienfaisance, et organisa la compagnie des sapeurs-pompiers. Il fut également professeur suppléant à l’École de médecine et de pharmacie. En 1853, il fut l’un des neuf pharmaciens dijonnais condamnés en police correctionnelle à 25 francs d’amende pour vente de spécialités pharmaceutiques… Delarue jouissait d’une certaine notoriété comme chimiste (il avait été préparateur de Thénard) et s’occupa spécialement de l’analyse des vins de Bourgogne et de leur richesse alcoolique : il fut, avec l’archiviste Joseph Garnier, le collaborateur du Dr Jules Lavalle pour son Histoire et statistique de la vigne et des grands vins de la Côte-d’Or (Dusacq, 1855). Membre résidant de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, il publia de nombreux articles dans les Mémoires de notre compagnie : observations météorologiques, machine orthopédique, numismatique… Il étudia la composition chimique des médailles découvertes aux sources de la Seine et s’intéressa également au bimétallisme, jusqu’à battre monnaie au fond de son officine, en reprenant les résultats de Guyton de Morveau. Il décéda le 1er juillet 1864 à Dijon ; le Dr Lavalle prononça un discours sur sa tombe, exaltant les qualités et les mérites du citoyen et de l’homme privé beaucoup plus que la valeur du savant. – MP
Ed. Bonnet, « Un pharmacien inventeur d’une monnaie de billon », Bulletin de la Société d’histoire de la pharmacie, n° 16, 1917, p. 271-274 ; - J.-D. Cazeau, « Les essais bimétalliques du pharmacien Delarue », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 123, 1976-1978, p. 299-310.