LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1867 ● Décès d’Edme Voizot, homme de sciences

Edme Voizot est né à Châtillon-sur-Seine le 23 mai 1801. Son père Thomas était serrurier. Dès l’âge de 11 ans, Edme doit gagner sa vie mais il étudie pratiquement tout seul ensuite. C’est ainsi qu’en 1830, il présente à l’Académie des sciences un premier Mémoire sur un instrument ayant pour objet de résoudre sans calcul tous les problèmes de trigonométrie sphérique et l’année suivante un Mémoire sur les explosions des machines à vapeur contenant quelques moyens propres à les prévenir. Le bureau de l’administration du collège de Châtillon-sur-Seine lui demande d’occuper la chaire de mathématiques élémentaires mais n’étant pas bachelier, il lui faut attendre un an pour franchir les barrières de l’enseignement.

Ses travaux mathématiques se poursuivent et il publie en 1835 une théorie élémentaire de l’élimination, suivie de notes diverses. Il continue de s’intéresser à la machine à vapeur et à la navigation à vapeur. En 1839, il devient principal du collège de Châtillon-sur-Seine. Il s’attache alors à rajeunir les études et le collège devient de première classe. En 1849, il publie un Mémoire analytique sur la théorie des courbes. Il présente le 27 décembre 1854 à l’Académie des sciences une note sur le « Choléra,  sa cause, son mode d’action, son mode de propagation et les moyens qui pourraient en atténuer les effets » ; il la développe l’année suivante dans une brochure de 80 pages Réflexions sur le choléra asiatique, contenant un essai sur la dynamique des épidémies et de quelques moyens de les atténuer par la purification de l’air.

Il quitte alors le collège pour ne plus s’occuper que de sciences. Il publie en 1862 un Mémoire sur la mécanique céleste et sur la cosmogonie, suivi de notes sur la théorie des comètes et sur la méthode en mathématiques. Il prévoit un ouvrage plus vaste sur la Cosmogonie, mais la mort l’empêche de le terminer, cherchant dans la religion les grandes pensées dont comme l’a écrit Mignard, le célèbre Laplace a refusé de s’inspirer… Voizot a été membre du conseil municipal, officier de l’Instruction publique, chevalier de l’ordre des Saints Maurice et Lazare d’Italie, membre correspondant de l’Académie de Dijon le 9 décembre 1835 et de celle de Cambrai, membre de la Société libre des Beaux-Arts de Paris. Il meurt le 6 octobre 1867. Ses amis et anciens élèves élevèrent au cimetière de sa ville un monument en son honneur.

Désiré Nisard, « Discours prononcé à l’inauguration du tombeau élevé à Edme Voizot, … par ses élèves et ses amis », Discours académiques et universitaires, 1852-1868, Firmin-Didot, 1884 – p. 283.