Marie-René Robert Valléry-Radot est né le 31 juillet 1885 au château des Alleux, à Avallon. Il est le fils de propriétaires aisés, petit-fils d’Eugène Sue et cousin germain du professeur Pasteur Valéry-Radot. Il débute par la poésie (L’Eau du puits, 1905). En 1909, il épouse Marie-Claire Paule Dordet. Il devient en 1912 rédacteur en chef des Cahiers de l’Amitié de France (1912-1913) où il est entouré de Paul Claudel, Francis Jammes, François Mauriac, Ernest Psichari, Jacques Maritain, Louis Le Cardonnel, Georges Goyau, tous préoccupés du renouveau chrétien des lettres françaises. Chef de section en 1914-1918, il reçoit la Croix de guerre et la Légion d’honneur.
Démobilisé en 1919, il tente, comme rédacteur en chef, de relancer L’Univers et rencontre Georges Bernanos. À partir de 1930, il se rallie au fascisme et publie un livre dédié à Augustin Cochin, Le temps de la colère (1932), puis Dictature de la maçonnerie (1934). À la déclaration de guerre, il sert à l’état-major de la Ve armée en Lorraine. En 1940, il rejoint Vichy et, avec Faÿ et Marquès-Rivière, il assure la rédaction des Documents maçonniques (1941-1944). Après la guerre, il se réfugie en Espagne, près de Saragosse, mais revient en France en 1952 pour se présenter devant le tribunal militaire de Reuilly. Fort du témoignage d’un des chefs de la Résistance, le général de Bénouville, et de quelques autres, il est acquitté.
Veuf depuis 1940, il s’installe alors dans l’abbaye cistercienne de Bricquebec (Manche) où il est ordonné prêtre en 1953 sous le nom de père Irénée. Il est revenu de ses illusions politiques et il écrit une biographie de saint Bernard, Bernard de Fontaines, abbé de Clairvaux ou Les noces de la grâce et de la nature… 2 vol., Desclée, 1963-1969. Il décède à Briquebec le 23 février 1970.
« Valléry-Radot », Daniel Ligou, dir., Dictionnaire de la franc-maçonnerie, PUF, 2004, p. 1247 ; - bv Annevalleryradot.com/robert-vallery-radot