Pierre Jacotot est né le 1er septembre 1756 à Charencey de parents très pauvres. Un de ses oncles, ecclésiastique, le remarque et l’envoie faire ses études au collège des Godrans puis au grand séminaire de Dijon pendant deux ans. Professeur suppléant en mathématiques et physique au Collège, associé de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon en 1785, il s’occupe d’astronomie et de l’observatoire avec l’abbé Bertrand.
La Révolution impose un premier inventaire au Collège. Bailly, son principal, démissionne et Jacotot lui succède en 1792 ; il assure également le cours d’astronomie de l’Académie de Dijon. Il devient commissaire du Comité des salpêtres puis inspecteur des poudres et salpêtres pour le Centre en 1794. Il est ensuite nommé bibliothécaire, secrétaire du conseil d’administration et examinateur de l’École centrale des travaux publics. Pour des raisons assez floues, il quitte Paris et devient professeur de physique, de chimie, de mathématiques et d’astronomie à l’École centrale de Dijon qui vient d’ouvrir à la place du Collège des Godrans. Jacotot publie en 1801 un Cours de physique expérimentale et de chimie, à l’usage des écoles centrales et spécialement de l’École centrale de la Côte-d’Or. Il devient proviseur du lycée de Dijon en 1804 puis professeur de chimie et le premier doyen de la Faculté des sciences en 1809. Il cumule ces fonctions avec celles de recteur jusqu’en 1815, date à laquelle il est destitué par la Restauration.
Pierre Jacotot abandonne ses fonctions. Il participe cependant au développement de l’observatoire et du cabinet de physique et de chimie de Dijon dont il avait fait l’inventaire en 1805 et qui donne une idée des collections transférées plus tard à la Faculté des sciences, en grande partie disparues aujourd’hui. Ce qui reste est en dépôt au Musée de la vie bourguignonne de Dijon : trajectoire des rebonds, vis d’Archimède, double cône sur un plan incliné, pyromètre ; ces appareils faisaient partie de la collection des Godrans et ont été fabriqués par Sigaud de Lafond, dans le style de l’Abbé Nollet. Une autre partie est au Musée Stewart de Montréal et quelques appareils au Musée Gouin, siège de la Société archéologique et historique de Tours. On retrouve dans le livre de Jacotot, par exemple, une planche représentant le pyromètre du Musée de la vie bourguignonne. Jacotot meurt le 14 juillet 1821 à Dijon. – MP
P. Barbier, « Pierre Jacotot », Bulletin de la société des amis de la Bibliothèque de l’École polytechnique (SABIX), n°20, 1999, p. 17-38 ; – L’art d’enseigner la physique : les appareils de démonstration de Jean-Antoine Nollet (1700-1770), Lewis Pyenson et Jean-François Gauvin, Québec, Septentrion, 2002, XV-218 p. pl.