Originaire de la bourgeoisie autunoise, avocat au Parlement de Paris sous Charles VI, Nicolas Rolin (1376 ?-1462) passa au service ducal de Jean sans Peur dès 1408 et intégra le cadre fastueux de la cour de Philippe le Bon en 1422. Sa carrière de chancelier lui permit de réunir une fortune sans égale et il se constitua un patrimoine foncier considérable : seigneur d’Autumes, de Monétoy (Épinac), de Chaseu, de Savoisy…, il acquit le vicomté de Châlons-sur-Marne, le fief d’Aymeries en Hainaut et bien des maisons, terres et vignobles. Devenu chevalier en 1424, il tint particulièrement à ce rang nobiliaire : c’est en chevalier revêtu de son armure qu’il voulut être représenté sur sa tombe. Ce rang lui imposait de perpétuer le souvenir de sa famille par des fondations pieuses (collégiale Notre-Dame-du-Chastel d’Autun, chapelle des Célestins d’Avignon, Hôtel-Dieu de Beaune), marquant ainsi sa réussite sociale exceptionnelle. Réelle piété, sens véritable de la charité, souci d’assurer le salut de son âme étaient autant de mobiles de générosité. Quant aux « palais » de Nicolas Rolin, ils témoignent aux côtés de ses fondations de son mécénat éclairé qui fit appel aux meilleurs artistes contemporains.
La splendeur des Rolin : un mécénat privé à la cour de Bourgogne, actes de la table ronde, 27-28 février 1995, textes réunis par Brigitte Maurice-Chabard, préf., Albert Châtelet, introd. Jean Richard, Picard et Société éduenne, 1999, 327 p., ill.