Né le 9 août 1882 à Prémery (Nièvre), dans une famille aisée, Maurice Mignon effectua la première partie de ses études à Clamecy, ville pour laquelle il gardera un lien privilégié (en particulier au travers de la Société scientifique et artistique). Il hérita de la propriété de ses parents, le château de Pressures, qu’il conserva jusqu’à sa mort. Après avoir poursuivi ses études au lycée de Nevers, il gagna Paris et entra au lycée Henri IV. Ayant intégré l’École pratique des Hautes-Études, il fut licencié ès-lettres et en philosophie dès 1904. Brillant élève, il fut reçu en 1906 simultanément à l’École normale supérieure et au premier rang de l’agrégation d’italien. Dès octobre, il était chargé d’une première mission en Italie puis d’une seconde un an plus tard. L’année 1908 fut tout aussi faste pour lui : nommé en mars maître de conférences de langue et littérature italiennes à la Faculté des lettres de Lyon, il obtenait en août le diplôme de l’École des Hautes-Études avec une thèse sur un poète italien de la Renaissance. Travaillant également comme professeur au lycée Ampère de Lyon et ayant fondé une société visant à mieux faire connaître la culture et la langue italiennes, ses mérites sont rapidement reconnus avec sa nomination comme officier d’Académie en juin 1912. Durant la Grande Guerre (après avoir été réformé en mars 1915), il fut envoyé en mission en Italie. Entre 1919 et 1922, attaché culturel à Rome, il fonda le Lycée français et la Bibliothèque de l’ambassade. Quittant l’Italie en 1922, il fut nommé maître de conférences à la Faculté des lettres d’Aix-Marseille. Il participa activement à la création du Collège International de Cannes (1931) puis du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice (juillet 1933) dont il assura la direction jusqu’à sa mort le 1er septembre 1962. Maurice Mignon a publié de multiples ouvrages, plusieurs études sur des écrivains nivernais (Jules Renard, Adam Billaut, Achille Millien, Romain Rolland), prononcé des dizaines de conférences en France et en Italie. Cette personnalité, sans doute l’une des plus éminentes que la Nièvre ait connue au XXe siècle, mérite d’être redécouverte.
René Louis, Un humaniste nivernais : Maurice Mignon, la Revue du centre, 1934, 25 p., portr.