Marius Lacrouze est né le 13 juin 1891 à Berzé-la-Ville. Élève au lycée Lamartine de Mâcon, il est passionné de mécanique et d’aviation dès son plus jeune âge. Il n’a pas vingt ans quand son père, propriétaire d’une distillerie à vapeur sous le nom de « Vin en gros, vieux marc et quinquina Monplaisir » lui offre un aéroplane. Il obtient en août 1912 son brevet de pilote à l’école de pilotage d’Ambérieu-en-Bugey. Il a l’occasion de montrer au public son talent d’acrobate lors de meetings aériens avant que n’éclate la guerre. Audacieux, il se fait rapidement connaître dans le monde de l’aéronautique. Surnommé « le roi des loopers » en raison de ses multiples acrobaties, il traverse à plusieurs reprises la mer Méditerranée. En 1914, à Chalon-sur-Saône, il est la vedette d’un meeting aérien où il stupéfie les spectateurs en simulant une panne avec pirouettes, boucles successives et sauts périlleux.
À la mobilisation, il est nommé chef-pilote à l’école militaire d’Ambérieu-en-Bugey. Il effectue des reconnaissances souvent dans des conditions très difficiles. Pilote de chasse, il livre de nombreux combats, au cours desquels il n’échappe à la mort que grâce à son sang-froid et à sa grande maîtrise. Il est pilote de Nieuport avec Roland Garros et effectue de nombreuses missions d’espionnage de l’autre côté des lignes ennemies.
Son expérience et son habilité le font appeler à Paris à la demande de Blériot pour devenir pilote d’essai à titre civil. Il peut ainsi donner à ses anciens camarades du front un appareil plus performant. Marius Lacrouze trouve la mort à Villacoublay le 28 novembre 1917, à l’âge de vingt-six ans, alors qu’il pilote un nouveau modèle de l’avion de chasse Spad. À quatre cents mètres d’altitude, les ailes de son appareil se détachent du fuselage et il s’écrase. Il est enterré au cimetière de Charnay-lès-Mâcon.
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