Né le 10 février 1598 à Paris, il était le fils d’Octavio, noble florentin et conseiller du roi Louis XIII, et de Valence de Marillac, elle-même sœur de Louis, maréchal de France et de Michel, garde des Sceaux, exécutés à la suite de la Journée des Dupes. Minime à Rome, il fut nommé supérieur du couvent de Paris puis provincial de la Basse-Bourgogne ; il rédigea d’ailleurs une Histoire générale de l’Ordre sacré des minimes (Paris, 1624). Appelé à l’évêché de Riez en 1628, il dérangea beaucoup, entre autres le chapitre canonial (en 1639, il publiait des Mémoires pour servir de preuve qu’un evesque est habile à succéder quoyqu’il ayt esté religieux), et dut se démettre. En 1652, il fut nommé à Autun. L’année suivante, il approuva la condamnation par Innocent X des propositions de Jansénius et, administrateur de l’évêché de Lyon au décès d’Alphonse-Louis du Plessis, frère du cardinal-ministre Richelieu, il intenta un procès contre le roi qui tentait de s’emparer du temporel ; il gagna. Dans les mêmes mois, il se heurta à l’évêque de Chalon, Jacques de Neuchèze, qui, arguant de son ancienneté sous la mitre, voulait s’arroger la présidence des états de Bourgogne, traditionnellement reconnue au prélat éduen ; le cas fut arbitré en sa faveur.
Le 15 mai 1659, à Paris, en cette qualité de « Président né et perpétuel des états de Bourgogne », il présentait à Louis XIV une Remonstrance au sujet des impôts, également de « l’interdiction » (de l’exil) du Parlement coupable d’avoir refusé les charges nouvelles… contrairement à la parole royale « qu’il ne seroit rien innové dans la Province »… De ce fait, déclara-t-il, la ville de Dijon est « convertie en solitude, l’herbe commence à y croître par les rues, les banqueroutes des marchands y sont fréquentes… » Chicaneur ? Ou réformateur énergique ! Il eut de nombreux démêlés avec les chanoines de Saint-Lazare. Il reçut le pallium d’Alexandre VII en 1656… et protesta contre la taxe qu’il dut acquitter alors. Parmi ses ouvrages, citons De vita et rebus gestis Petri Berulli (1649), et les Flores historiae sacri collegii de 1049 à 1649 (3 vol., 1660). Il mourut à Dijon le 1er juillet 1664 ; son corps fut inhumé chez les minimes de Beaune. Le siège épiscopal fut vacant jusqu’à la nomination de Gabriel de Roquette le 1er mai 1666.- MCB
Jean Régnier, Les évêques d'Autun, Autun, 1988, p. 181-184, portr.