Né à Dijon le 26 mai 1885 de parents ouvriers agricoles, Julien Racamond, d’abord ouvrier agricole lui aussi, apprend le métier de boulanger qu’il exerce à Beaune puis à Dijon.
Il adhère à la Confédération générale du travail et se forme à l’action syndicale grâce à Jean Bousquet, militant expérimenté. En 1905, il est un des dirigeants du syndicat dijonnais des ouvriers boulangers. Il prend rapidement de nouvelles responsabilités et, en 1914, devient secrétaire permanent de son syndicat. Il est mobilisé. Blessé deux fois au combat, il obtient la Croix de guerre. De retour à la vie civile, Racamond anime les comités syndicalistes-révolutionnaires et participe à la création de la Confédération générale du travail unitaire (Cgtu) dont il est secrétaire confédéral de 1923 à 1936. Il est membre du comité de rédaction de La Vie ouvrière et dirigeant de plusieurs organismes du secteur coopératif ou mutualiste. Il adhère au Parti communiste en 1925 et il est élu au bureau politique de 1926 à 1930. Il est emprisonné quelques mois pour « complot » en 1929-1930.
Il est secrétaire de la CGT de 1936 à 1939, puis de 1943 à 1953. En 1938, contre l’avis de certains de ses camarades, il donne l’accord de la CGT à la proposition du gouvernement Blum d’activer la fabrication des armements. La position de l’URSS face à l’Allemagne à partir d’août 1939 va le déstabiliser. Son attitude pendant cette période n’est pas claire. Il est emprisonné pendant près de trois ans et libéré à la mi-juillet 1942. Pourquoi ? Qu’a-t-il promis aux Allemands ? Il réapparaît à la Libération, retrouve des fonctions confédérales à la CGT et délivre son testament politique au congrès d’octobre 1948, adoptant une attitude modérée vis-à-vis de Jouhaux et du syndicat FO. Il quitte la direction confédérale de la CGT en 1953. Il demeure un membre actif du Conseil économique et social jusqu’en 1959. Il meurt à Paris le 30 janvier 1966. Communiste de haut rang et d’une parfaite orthodoxie, il était cependant avant tout un syndicaliste éloquent, efficace et ouvert au dialogue comme le montrent ses rapports amicaux avec Jouhaux.
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, dir. Jean Maîtron, 4e partie, 1914-1939, vol. 39, Ed. ouvrières, 1990, p. 323-334.