LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1971 ● Décès de Jeanne Locquin, historienne de l’art de l’Inde

Née à Auxerre le 23 juillet 1880, Jeanne Lucie Bouché est issue de la bourgeoisie provinciale aisée : son père, Octave, est comptable puis banquier. La famille quitte ensuite la préfecture icaunaise pour Paris. En 1913, Jeanne se marie avec Jean Locquin (1879-1949), né à Nevers, docteur ès-lettres à la suite de ses recherches sur la peinture française du XVIIIe siècle. L’année suivante, Jean Locquin, maire de Balleray, est élu député socialiste de la Nièvre. Le couple accueille leur seul enfant, Jacqueline.

Le cursus universitaire de Jeanne Locquin semble avoir privilégié l’étude des civilisations asiatiques, et plus particulièrement celle de l’Inde, ce qui lui permet de travailler au Musée Guimet. Grâce à sa connaissance de l’anglais, elle est chargée de traduire l’ouvrage d’un spécialiste anglais de l’Inde, K. de B. Codrington, qui paraît en 1928 sous le titre, L’Inde ancienne, des origines à l’époque de Gupta. En juin 1933, pour la Gazette des Beaux-Arts, elle fait paraître « La civilisation pré-aryenne de la vallée de l’Indus » et, en mars 1935, dans Le dessin, revue d’art, d’éducation et d’enseignement, un autre article sur l’Inde intitulé « Le dessin et les arts plastiques dans l’Inde préhistorique ». De plus, à cette époque, elle donne chaque année des conférences sur l’Inde à l’École du Louvre. Dans le numéro d’août 1939 de la revue La Renaissance, elle publie un nouvel article intitulé « L’Inde innombrable » qui est une préface à une étude plus importante consacrée à l’architecture indienne, « objet de la Mission archéologique confiée à Mme Jean Locquin par le Ministère de l’Éducation nationale ». Cependant, la guerre empêche cette mission et dorénavant elle réside surtout à Nevers avec son mari, premier adjoint au maire jusqu’en mars 1941.

En avril 1941, Jeanne Locquin est admise à la Société académique du Nivernais alors que son mari en est vice-président. Elle signe plusieurs articles dans les bulletins de cette société savante. Elle y rédige également un article consacré au peintre Johan-Barthold Jongkind (1819-1891), « un précurseur de l’impressionnisme en Nivernais ». Après la mort de son mari, elle en est nommée vice-présidente d’honneur mais elle réside dorénavant à Paris où elle décède le 9 septembre 1971. Elle est enterrée au cimetière Jean-Gautherin de Nevers aux côtés de son mari Jean. – MB