Originaire de Dijon où il est né vers 1492, Jean Le Fèvre était en 1537, secrétaire du cardinal de Givry qui, entre autre, fut évêque de Langres (1529-1561). Jean Le Fèvre fut donc chanoine de Langres et de Bar-sur-Aube de 1548 à 1558. Après la mort du cardinal de Givry, il aurait enseigné à Paris et été procureur de l’Université. Il fut réputé par son savoir, notamment en théologie et en mathématiques. On le considère comme un esprit quelque peu universel car il s’intéressa aux arts mécaniques et notamment aux instruments de mesure du temps. Il a laissé un manuscrit datant de 1527 qui traite de la construction des cadrans solaires et son neveu, Etienne Tabourot, a rapporté qu’il s’était occupé des « méchanicques de l’horlogerie » et il l’appelait le « discoureur des heures ». Par délasssement, il cultivait aussi la poésie et il composa un manuscrit sous le titre « Inventaire ou répertoire de mots français » que Tabourot remaniera au titre « de l’amitié et de la parenté » et en fera le Dictionnaire des Rimes françaises qui paraîtra en 1572 à Paris chez Galiot du Pré et qui eut une édition augmentée en 1587. Marin Mersenne dans L’Harmonie universelle parlera aussi d’un ouvrage (vraisemblablement de 1563 et aujourd’hui perdu) de Jean Le Fèvre intitulé Triple Musicque pour les instruments linéaires, superficiaires et cubiques ; on retrouvera ces termes dans la préface de Tabourot pour le Dictionnaire des Rimes. Jean Le Fèvre a aussi donné en 1536 « la version des Emblèmes d’Alciat, par luy traduits du temps mesmes de la première impression latine » sous le titre « Livret des Emblèmes de maistre André Alciat mis en rime françoyse et présenté à monseigneur Ladmiral de France ». Un livre d’emblèmes est un livre d’épigrammes illustrés de gravures ; chaque gravure sur bois ou sur métal est associée à un titre et un texte. Pour les emblèmes d’Alciat le texte était en latin et traduit en français par Jean Le Fèvre. – MP