Né le 13 février 1855 à Villers-la-Faye (Côte-d’Or), dans une vieille famille paysanne, Jean-Baptiste Bouhey-Allex fut un autodidacte, ce qui lui permit d’être nommé officier de réserve à la fin de son service militaire. Il fut révoqué plus tard de son grade de capitaine de l’armée territoriale du fait de ses activités politiques. Celles-ci avaient commencé par une intense activité militante dans le canton de Nuits en faveur de causes éducatives et sociales, telles que les bibliothèques populaires, les syndicats de vignerons, les caisses d’assurances mutuelles, … Il fut élu maire de Villers-la-Faye en 1884 et conseiller général du canton de Nuits en 1889. Il conservera ce siège jusqu’à sa mort. Membre de la Fédération socialiste de l’Est, il collabore au Rappel des travailleurs et fonde en 1893 Le Réveil des paysans. Il est élu député socialiste par la 1ère circonscription de Dijon le 11 mai 1902. Membre de la majorité dite du « Bloc des gauches », au temps de Jaurès, du « Petit père Combes » et du général André, son très proche voisin, son activité parlementaire est intense. Il est cependant battu en 1906 mais élu à nouveau en 19I0, cette fois sous l’étiquette du parti unifié SFIO. Décédé en cours de mandat en 1913, son éloge funèbre à la Chambre évoquera un homme « qui faisait appel à une entente franche et loyale de tous les républicains épris de progrès politique et de justice sociale […], collègue affable et courtois dont l’amitié s’alliait à une grande fermeté de convictions ». Son fils Jean Bouhey sera à son tour une grande figure du socialisme côte-d’orien : plusieurs fois élu député (3ème et 4ème Républiques), commissaire de la République pour la Bourgogne et la Franche-Comté à la Libération, Président du Conseil général de la Côte-d’Or en 1945.- PP

Dictionnaire des parlementaires français... de 1889 à 1940, t. 2, PUF, 1962, p. 705-706.