La loi gombette, lex Gundobada, c’est lui… à plus de 90 % ! Né vers 440/450, fils de Gondioc, élève des rhéteurs romains, Gondebaud, dont le nom signifie guerrier audacieux, fut d’abord maître de la milice de la Gaule pour Ricimer, époux de sa tante, dont il a défendu le parti contre l’empereur Anthemius. Revenu en Gaule en 574 après la mort de son père, il trouve le trône burgonde occupé par son oncle Chilpéric ; celui-ci décédé sans postérité, il doit partager avec ses deux frères avant de les éliminer et de réunir un royaume allant de l’Auxerrois à la Suisse romande, de la Champagne à la Durance. Enfin, à l’issue d’alliances et d’affrontements, la paix est conclue avec Clovis, roi des Francs, lors d’une rencontre sur la Cure : l’Auxerrois aux Francs, le Nivernais aux Burgondes. Gondebaud peut alors se donner pleinement à son administration et promulguer en 501/502 ce code, le premier réalisé par un « barbare », largement inspiré des idées romaines, dont le prologue est un manifeste de la réunification du royaume, avec l’organisation du partage pré-successoral pour une dévolution sans heurt (Gondebaud associera son fils Sigismond à son gouvernement), et qui servira de base du droit rural jusqu’au XVIIIe s. : plus du quart des titres concernent la vie rurale (bornage, défrichements, dégâts des animaux, pièges à loups…). La condition des esclaves est attentivement réglée ; enfin, une certaine autonomie est reconnue à la femme burgonde… Arien certes, Gondebaud a épousé une catholique, Carétène, il consulte saint Avit de Vienne sur les questions théologiques et accepte, sous l’influence de cet archevêque, le ralliement de son aîné Sigismond au catholicisme.
Marc Plessier, La loi des Burgondes : la loi de Gondebaud, PUL, 2000, 382 p., ill. (« Thèse à la carte »).