Né en 1903 à Châteaurenaud près de Louhans où son père était procureur de la République, il fait ses études à Dijon, joignant une licence de philosophie à sa licence en droit. Disciple de Pierre Petot, puis d’Edmond Meynial sous la direction duquel il prépare sa thèse de doctorat, il est reçu en 1929 au concours d’agrégation. Nommé à la Faculté de droit de Dijon, il y effectue toute sa carrière. Cette stabilité ne l’empêche pas de voyager pour des recherches et des colloques.
Si ses travaux ont surtout porté sur l’histoire du droit privé, il a aussi envisagé d’autres domaines, comme les débuts du Parlement de Dijon. Ses nombreuses publications ont été consacrées à l’histoire du droit savant, c’est-à-dire du droit romain interprété par les juristes du Moyen Âge et des siècles suivants et au droit coutumier, surtout celui de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
Chercheur passionné, il a fréquenté assidûment les archives et utilisé les ressources de sa riche bibliothèque. Son enseignement était marqué par l’enthousiasme de celui qui fait profiter ses étudiants de ses découvertes et la modestie du savant qui insiste sur les limites de ses recherches. Il a été un animateur infatigable de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands qui organisait une section d’histoire du droit dans les congrès de l’Association bourguignonne des sociétés savantes. Il y présentait des communications, toujours en rapport avec le lieu du congrès. Les historiens du droit de Bourgogne, de Franche-Comté et de la Suisse romande, professionnels et amateurs, se retrouvaient autour de lui. Jouissant d’une grande estime auprès de ses collègues français et étrangers, il a formé des disciples qui poursuivent son œuvre. Il est décédé à Dijon le 2 décembre 1968.
Jean Richard, « Georges Chevrier, 1903-1968 », Annales de Bourgogne, t. 40, 1968, p. 315-316 – http://bm-dijon.fr/documents/ANNALES%20BOURGOGNE/1968/1968-040-09-315-316-1370128.pdf ; - Paul Louis-Lucas, « Georges Chevrier (1903-1968) », Études en souvenir de Georges Chevrier : Mémoires de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, fasc. 29, 1968-1969, p. 3-11 ; suivi de Philippe Meylan, « Présence de Georges Chevrier », p. 12-24.